Le salon Laval Virtual, qui a eu lieu mi-avril, est l’occasion de découvrir les dernières nouveautés dans l’univers des réalités virtuelle et augmentée, mais aussi d’avoir un aperçu de ce que pourrait être l’avenir de ces technologies.
L’engouement autour du metaverse a remis la réalité virtuelle sur le devant de la scène, tandis que les réseaux sociaux comme TikTok et Snapchat ont démocratisé la réalité augmentée avec leurs filtres. Cette vague de popularité et de curiosité fait rêver les entreprises spécialisées qui espèrent ouvrir de nouvelles voies de communication avec leurs technologies.
Jouer à plusieurs dans un même espace de 1000m2
Depuis quelques années, les jeux en réalité virtuelle se font une place dans des salles d’arcade et des parcs d’attraction. Certaines salles spécialisées ont même fait leur apparition. Cependant, il s’agit généralement de jeu en solo.
Cela est en train de changer, notamment avec le HTC Vive Focus 3. Lors du salon Laval Virtual, l’entreprise taïwanaise a affirmé que son dernier casque de réalité virtuelle permettait à douze personnes de participer au même jeu dans un espace de 1000m2. De quoi réinventer la place de la réalité virtuelle dans les salles d’arcade, voire penser à d’autres utilisations comme les escape games.
La vidéo volumétrique, pour plus de réalisme
Dans la réalité virtuelle, il y a deux écoles : ceux qui n’ont pas peur d’utiliser des graphismes très stylisés et ceux qui préfèrent le réalisme. Pour ces derniers, difficile de créer des personnages hyperréalistes sans tomber dans la vallée de l’étrange, soit ce sentiment de malaise face à un robot ou avatar qui ressemble trop à un humain tout en étant visiblement différent.
Pour avoir des animations et expressions faciales réalistes, une solution envisagée est la vidéo volumétrique, c’est-à-dire filmer une personne sous tous les angles pour obtenir non pas des images en 2D, mais un modèle en 3D. L’entreprise 4DViews, basée à Grenoble, est spécialisée dans cette technique qui est déjà utilisée pour des clips musicaux ou pour des expériences en réalité virtuelle.
La « holoportation », ou comment la réalité mixte nous téléporte
La vidéo volumétrique pourra aussi servir à se « holoporter ». Ce mot-valise, composé de hologramme et de téléporter, consiste à se filmer grâce à une caméra spéciale pour devenir un hologramme 3D. Les personnes qui porteront un casque de réalité mixte auront ainsi l’impression que la personne qui est filmée à distance est dans la même pièce qu’eux.
L’entreprise bordelaise HoloForge a déjà pensé à plusieurs applications pour la holoportation. Pour les particuliers, il s’agit d’abord de lutter contre l’isolement des personnes âgées en leur permettant de discuter avec leur famille en face-à-face, même s’ils habitent loin. Pour les entreprises, cette technologie pourrait être utilisée pour des présentations immersives. En octobre dernier, la NASA a même utilisé la holoportation pour des consultations de télémédecine à bord de la Station Spatiale Internationale.
Les casques hybrides, pour ne pas avoir à choisir
La réalité augmentée, la réalité mixte et la réalité virtuelle ont toutes les trois besoin de matériel différent. Est-ce que ce sera toujours le cas ? L’entreprise parisienne Lynx n’est pas de cet avis, puisque son casque permet de tout faire. Sur le salon, les avis étaient partagés entre la fusion de ces technologies dans un seul casque ou l’utilisation de différents casques spécialisés. En vérité, il est probable que ces modèles finissent par coexister, tout comme l’intégration d’appareils photo dans les smartphones n’empêche pas la commercialisation d’appareils photo.
Ce que montrent ces différentes innovations, c’est l’importance du facteur humain dans ce secteur, que ce soit dans la convivialité d’un jeu multijoueur, dans la représentation réaliste des personnes ou dans l’annulation des distances et de l’isolement. Loin des idées reçues qui verraient ces technologies comme un moyen de fuir le monde réel.
