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Blackwater, le feuilleton littéraire américain qui a inspiré Stephen King, publié pour la première fois en France 

16 avril 2022
Par Félix Tardieu
Le premier tome de "Blackwater" a paru le 7 avril dernier.
Le premier tome de "Blackwater" a paru le 7 avril dernier. ©Monsieur Toussaint Louverture

La maison d’édition bordelaise Monsieur Toussaint Louverture s’est lancée dans le projet ambitieux de faire paraître, à raison d’un tome tous les quinze jours, les six volumes de  Blackwater, la saga littéraire de Michael McDowell (1950-1999) publiée il y a près de quarante ans.

Parue initialement en 1983, cette saga littéraire sur fond de Ségrégation, gravitant autour d’une famille – les riches propriétaires terriens de la famille Caskey – et d’une ville imaginaire de l’Alabama – Perdido -, s’inscrit dans le courant littéraire du « Southern Gothic »et a notamment guidé un certain Stephen King dans l’écriture de La Ligne Verte (1996). Michael McDowell, qui écrivait parfois sous pseudonyme, demeure relativement peu connu en France et pourtant, il fut l’un des plus prolifiques auteurs de romans-feuilletons aux États-Unis : ses livres, sur lesquels on s’empresserait aujourd’hui de coller l’étiquette de « livres de poches » ou de « romans de gare », sont des oeuvres de littérature populaire habitées par un profond souffle romanesque, mêlant littérature gothique, horreur, surnaturel et saga familiale. Stephen King, l’auteur de Ça etShining, considérait ni plus ni moins McDowell comme le meilleur auteur de « livres de poche »aux États-Unis (« the finest writer of paperback originals in America »). 

Le tome 1 de BlackwaterLa Crue a paru le 7 avril dernier ©Monsieur Toussaint Louverture

Publiés à intervalles réguliers, ses livres se vendaient sous la forme de petits « paperbacks », livres de poche vendus pour une poignée de dollars dans tout un tas d’enseignes (librairies, stations-service, drugstores, etc.). Michael McDowell, alors qualifié de «paperback writer », comme dirait la célèbre chanson des Beatles, se considère comme un véritable artisan : « Je suis un écrivain commercial et j’en suis fier (…) J’écris des choses qui seront en librairies le mois prochain. Je pense que c’est une erreur d’essayer d’écrire pour la postérité », dira-t-il. Au-delà de son succès littéraire, Michael McDowell, également grand collectionneur d’objets liés au trépas, tenta sa chance à Hollywood et signa notamment le scénario du Beetlejuice (1988) de Tim Burton, ou encore La Peau sur les os (1996), adapté d’un roman de… Stephen King.  

C’est donc aujourd’hui la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture qui a relevé le défi de faire paraître les six tomes de Blackwater, traduits pour la première fois en français, en compressant un tant soit peu le rythme de parution souhaité par l’auteur (passant d’un livre par mois à un livre par quinzaine). Le premier volume, La Crue, a paru le 7 avril dernier : les tomes suivants (8,40€ l’unité) continueront d’être publiés tous les quinze jours, à raison de 100 000 exemplaires par épisode, et ce jusqu’au 17 juin – le tome 2, La Digue, paraîtra quant à lui le 22 avril prochain. Le tout en format poche avec des illustrations gothiques et scintillantes signées par l’artiste espagnol Pedro Oyarbide.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste