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Prise en main du Huawei P Smart : un vrai P8 Lite (2018) ?

26 janvier 2018
Par Laure Renouard
Prise en main du Huawei P Smart : un vrai P8 Lite (2018) ?

Le Huawei P Smart arrivera dans le commerce dans les prochains jours, et se veut une proposition offrant un rapport qualité-prix malin. Pari réussi ? Avant son test complet, nous avons passé quelques heures en sa compagnie afin de vous livrer nos premières impressions.

Alors que les P8 Lite se sont déclinés en deux générations (2016 et 2017), Huawei change cette année son fusil d’épaule et rebaptise cette gamme à succès : place donc au P Smart. Il faut dire qu’au sein de la gamme P, les P8 Lite ont fait office de propositions propres à séduire les mobinautes cherchant un modèle efficace pour un budget serré. Avant toute chose, faisons le point sur sa fiche technique.

Huawei P Smart

Pour 249 euros, Huawei se targue d’avoir rempli un cahier des charges flirtant avec le haut de gamme. Sous Oreo et non sous Nougat, le smartphone s’offre donc un écran Full HD+ (1080 x 2160 pixels) de 5,65 pouces au ratio 18:9 que l’on ne présente plus. Il est animé par un SoC Kirin 659 couplé à 3 Go de mémoire vive, il est doté de 32 Go de stockage avec un port microSD, ainsi que de deux capteurs photo dorsaux. Le principal affiche 13 mégapixels et permet de filmer en Full HD, tandis que le second plafonne à deux mégapixels. Une batterie très classique de 3000 mAh anime le tout.

Huawei P Smart

Un design très soigné

C’est l’un des atouts de ce P Smart. Alors que les smartphones d’entrée de gamme se sont longtemps cantonnés à un design peu travaillé, se contentant de finitions basiques et de matériaux peu enthousiasmants, c’est désormais de l’histoire ancienne chez bon nombre de marques. Huawei compte parmi elles, et nous l’a prouvé à la sortie de ses Y6 et Y6 Pro 2017. Une bonne impression qui se confirme chez ce P Smart, dont on apprécie la finesse du boîtier, qui n’excède pas les 7,5 mm d’épaisseur, et la promesse de solidité, puisque le tout est en métal arrondi sur les tranches. En main, rien à dire : c’est agréable, et on constate même que le smartphone est suffisamment étroit (72,1 mm quand le P8 Lite 2017 mesurait 72,9 mm) pour être utilisé à une main. Enfin presque, puisque le format allongé de l’appareil, qui s’étend sur 150,1 mm (147,2 mm chez son prédécesseur) rend le haut de son écran difficile d’accès à une main. Cela reste une performance, puisque le smartphone, uniquement plus allongé que son aîné, propose un écran de 5,65 pouces, contre 5,2 pouces l’an dernier. C’est peut-être ce qui contribue à conférer une véritable impression de légèreté à ce P Smart, poids plume de 143 grammes.

Huawei P Smart

Tendance 18:9

S’il est des composants qui ont bien du mal à se déployer sur les terminaux d’entrée de gamme, le 18:9 nage à contre-courant. On le trouve désormais partout, à partir de 250 euros, donc, chez Huawei, qui livre ici une dalle plutôt flatteuse à l’œil. Sa définition de 1080 x 2160 pixels lui permet de proposer une résolution tout à fait suffisante de 427 ppp, et le tout paraît lumineux. Le blanc ne semble pas parfait, mais la présence d’un Oreo complet permet d’aller modifier la température des couleurs directement dans les paramètres d’affichage du téléphone. Les amateurs de personnalisation apprécieront. Les angles de vision semblent quant à eux très corrects. Dans l’ensemble, c’est un écran IPS de bonne tenue que livre Huawei pour un premier essai de dalle 18:9 dans un smartphone abordable. On pourra toujours chipoter en notant que l’effet borderless n’est pas aussi présent que sur les haut de gamme, la faute à une vitre seulement 2,5D et à des bordures encore visibles.

Des efforts côté performances et photo

La série 9xx reste l’exclusivité des smartphones les plus haut de gamme de la marque, les autres privilégiant les séries Kirin 65x. Le chipset Kirin 659, avec ses 3 Go de RAM, succède ainsi au Kirin 655 (3 Go également) du P8 Lite 2017, sans surprise, avec quatre cœurs Cortex-A53 à 2,36 GHz (2,1 GHz chez le Kirin 655) et quatre autres à 1,7 GHz. On retrouve le même fonctionnement fluide, qui risque de hoqueter à l’usage d’applications gourmandes, mais qui convient parfaitement aux usages courants. On apprécie davantage une sortie directe sous Oreo, avec les options qui lui incombent, même si les jeux préinstallés et les « meilleures applications » réunies dans un dossier lui sont toujours associés dans la dernière mouture d’Emotion UI (8.0). Leur désinstallation reste toujours possible.

Huawei P Smart

C’est néanmoins côté photo que Huawei fournit le plus d’efforts. Il faut dire que les doubles appareils photo étaient jusqu’alors réservés, dans sa gamme, à des terminaux plus onéreux, et qu’ils font leurs débuts à moins de 300 euros chez ce P Smart. Il ne faut pas non plus rêver, il n’est pas question ici d’une certification Leica ni de l’intégration de deux capteurs, l’un RGB et l’autre monochrome. On a plutôt affaire à une formule éprouvée chez d’autres constructeurs et même chez Honor, à savoir l’association d’un capteur standard de 13 mégapixels et d’un second de 2 MP. Celui-ci n’est pas utilisable seul, mais sert à obtenir davantage de détails sur les clichés de 13 MP, ou encore à obtenir ce flou d’arrière-plan pour des portraits plutôt sympathiques. Il fonctionne d’ailleurs correctement chez le P Smart, sans ralentissement notable. Les plans sont bien définis, bien que l’on repère ici et là de petits ratés occasionnels : pour obtenir les meilleurs résultats possible, mieux vaut donc privilégier des environnements pas trop chargés et des conditions d’éclairage satisfaisantes. Les autres clichés sont du reste très convenables, avec une petite tendance à produire du bruit dès que la luminosité n’est pas optimale, mais rien de bien méchant.

Des airs de haut de gamme, mais quelques lacunes

Huawei P Smart

Tout cela promet, chez ce P Smart, un très bon rapport qualité-prix, d’autant que nos quelques heures d’usage ne nous ont pas laissé voir de problème d’autonomie particulier, et qu’un capteur d’empreintes est bien de la partie au dos du téléphone. Dommage en revanche que l’USB Type-C, qui se généralise partout ailleurs, ne soit pas de la partie, et que des petits détails – tel le WiFi 5 GHz – soient aux abonnés absents. Peut-on vraiment lui en tenir rigueur ? L’essentiel est là : le design n’est pas original, mais très efficace, l’affichage convainc et les fonctionnalités multimédias sont de bon aloi. En bleu, noir ou doré pour 249 euros, le P Smart se présente comme un véritable P8 Lite (2018), la série ayant prouvé son efficacité sur son segment.

Photos : Fahim Alloul

Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
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