L’intelligence artificielle, la robotique et d’autres technologies sont utilisées par plusieurs entreprises pour concevoir des outils médicaux innovants.
Contraction de « medical technology », la MedTech fait partie des termes récemment apparus, à l’image de la FoodTech ou de la GreenTech, pour désigner l’application de nouvelles technologies dans divers domaines. Dans le cas du secteur médical, il regroupe l’ensemble des technologies utilisées, comme l’intelligence artificielle, l’impression 3D ou encore la robotique, pour soigner, sauver et améliorer la santé des gens. Sous forme de produits, de services ou de solutions, celles-ci permettent un accompagnement de la prévention à la guérison.
Autrement dit, la MedTech englobe de simples outils tels que les sites de prises de rendez-vous en ligne ou les pansements, ainsi que d’autres plus sophistiqués comme les robots chirurgicaux ou les organes artificiels. Ce sont aussi des objets du quotidien, à l’instar des montres connectées qui proposent des informations sur la santé, en permettant de suivre le rythme cardiaque, l’oxygène dans le sang, le sommeil… L’idée sous le nom de MedTech, est de faire avancer la médecine, mais aussi d’inventer celle de demain en se servant de la technologie. De nombreux pays investissent dans ce secteur.
L’Europe parmi les premiers sur le marché mondial de la MedTech
En 2021, le marché mondial de l’industrie des technologies médicales a représenté plus d’un demi-milliard de dollars, selon la firme Market Data Forecast. L’Europe, aux côtés des États-Unis, fait partie des pays jouant un rôle important dans ce secteur. Plus de 500 000 produits, services ou solutions y sont actuellement proposés, que ce soit des cœurs artificiels, des dispositifs connectés de télésurveillance ou encore des seringues.
D’après l’organisation MedTech Europe, plus de 33 000 entreprises MedTech sont présentes sur le territoire, dont la plupart sont basées en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et en France. Cette association professionnelle représente l’industrie des technologies médicales en Europe. Elle a été fondée en 2012 en tant qu’alliance formée par deux organisations : le syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro à l’échelle européenne (Edma) et Eucomed, soit celui pour les dispositifs médicaux. MedTech Europe vise à « mettre des technologies médicales innovantes à la disposition d’un plus grand nombre de personnes, tout en aidant les systèmes de santé à évoluer vers une voie durable ». Elle travaille également avec ses membres et les autorités pour aider les entreprises à se conformer aux nouvelles législations.
Au sein de l’Union européenne, les technologies médicales sont en effet réglementées par des lois régissant la sécurité et les performances des appareils tout au long de leur durée de vie. Pour les dispositifs médicaux, un règlement entré en vigueur en 2017 et applicable depuis le 26 mai 2021 oblige les fabricants à respecter de nouvelles exigences. Ils doivent, par exemple, certifier à nouveau leurs produits, en refaisant des évaluations cliniques et des tests. Concernant les dispositifs de diagnostic in vitro, une autre réglementation sera applicable dès le 26 mai prochain. Elle imposera des obligations pour les opérateurs économiques, notamment en termes de traçabilité des dispositifs. Un système de classification fondé sur les risques et composé de quatre classes devra aussi être introduit.
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La France, futur leader mondial de la MedTech ?
Robotique chirurgicale, technologies optiques, e-santé, télémédecine… En France, environ 1 500 entreprises travaillent dans le domaine de la MedTech. Pour certains, le pays aurait le potentiel de devenir le leader mondial des technologies médicales. Le gouvernement souhaite notamment faire émerger des champions dans ce secteur et assurer la souveraineté en santé, avec deux plans présentés en 2021. Le premier, France 2030, a entre autres pour ambition de permettre au pays de « retrouver le chemin de son indépendance sanitaire ». 7,5 milliards d’euros sont ainsi alloués au secteur de la santé, dont 400 millions dédiés à la MedTech. Ce budget permettra de produire 20 biomédicaments contre les cancers et les maladies chroniques, y compris celles liées à l’âge, mais aussi de créer les dispositifs médicaux de demain.
Le second plan, Innovation santé 2030, a pour objectif de « faire de la France la première nation européenne innovante et souveraine en santé », avec plus de 7 milliards d’euros. Pour cela, le gouvernement prévoit d’investir dans trois domaines : la biothérapie et la bioproduction de thérapies innovantes, la santé numérique, ainsi que les maladies infectieuses émergentes et menaces NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques). Il projette également d’élargir l’accès aux médicaments et aux dispositifs médicaux onéreux à l’hôpital et de généraliser celui à la télésurveillance et aux appareils médicaux associés.
Des annonces ont déjà été faites dans le cadre de ces deux plans. En février, l’État a dévoilé sa stratégie MedTech afin de favoriser l’émergence de champions français du dispositif médical. Il va ainsi un investir dans le développement de dispositifs innovants tels que les robots chirurgicaux et faciliter l’accès des établissements de santé à ces appareils médicaux. Le gouvernement va aussi mettre en place des lieux d’expérimentation dédiés à la santé numérique par le biais d’un appel à projets. Ces derniers serviront, entre autres, à tester de nouveaux services numériques en santé dans la vie réelle et à obtenir un retour d’expérience des utilisateurs.
En plus du gouvernement, les entreprises françaises du secteur des technologies médicales sont soutenues par une association professionnelle similaire à celle de l’Europe : MedTech in France. Créée en 2013, elle compte actuellement plus de 50 membres et a pour objectif de faire émerger des champions français des technologies médicales. Elle ambitionne également de « faciliter l’accès des patients français aux technologies médicales les plus innovantes ».