Entre pandémie, forte demande et retards massifs, la pénurie mondiale de processeurs devrait se poursuivre jusqu’en 2024.
L’ensemble du marché de l’électronique, des smartphones aux véhicules connectés en passant par l’informatique, est touché par la pénurie de puces. Or, la demande ne faiblit pas, ce qui provoque de surcroît une saturation dans la production de semi-conducteurs.
Courant février, Foxconn avait annoncé à Bloomberg qu’il commençait à ressentir une amélioration, mais ne prévoyait pas de retour à la normale pour cette année. TSMC partage ce point de vue et n’anticipe pas de déblocage majeur avant fin 2022.
Une vision peu optimiste pour les années à venir
ASML, un acteur majeur sur le marché des semi-conducteurs qui fournit notamment des machines de lithographie, évoque à son tour que cette crise se poursuivra, selon lui, pendant encore deux ans. Dans une interview donnée au Financial Times, Peter Wennink, le Président Exécutif d’ASML précise que la difficulté principale réside dans la montée en puissance des chaînes de production.
Il faudrait en effet rattraper le retard cumulé tout en satisfaisant à une forte demande et donc en augmentant la production. Or, Peter Wennink rapporte que la commande de machines dédiées à la fabrication de transistors ne serait pas suffisante. Pour faire face à la demande, il faudrait accroître la production de 50%. Or, ce seuil ne serait pas atteignable avant 2024 au regard des commandes que les fondeurs lui ont passés.
Pour l’avenir, Intel pourrait contribuer à améliorer l’offre de puces. Le groupe américain a en effet annoncé un projet gargantuesque de construction d’une usine en Allemagne. L’investissement serait de 80 milliards d’euros.
La pandémie pourrait à nouveau freiner cette reprise
La plupart des pays s’adaptent au virus de la COVID-19 et limitent autant que possible les confinements tels que ceux qui ont marqué l’année 2020. Seule la Chine conserve sa politique de zéro tolérance et la semaine dernière encore, la région de Shenzhen était contrainte à se mettre à l’arrêt. Les usines ont dû baisser le rideau durant une semaine. Les employés ont aujourd’hui regagné les lignes de production comme Foxconn l’indique à Reuters. Ce dernier est rassurant et estime que la production d’iPhone ne serait pas réellement impactée par ce dernier confinement, sachant qu’elle serait surtout concentrée dans les usines de Zhengzhou de la province du Henan, une zone qui a échappé à ces mesures restrictives.
Malgré tout, cette situation rappelle combien la production de puces et plus largement de produits électroniques peut être perturbée par un environnement encore incertain.