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Sur les réseaux sociaux, mèmes et légendes se multiplient en soutien à l’Ukraine

07 mars 2022
Par Kesso Diallo
Saint Javelin, le mème qui illustre la guerre russo-ukrainienne.
Saint Javelin, le mème qui illustre la guerre russo-ukrainienne. ©Christian Borys / Twitter

Depuis le début de l’invasion russe, des mèmes et des légendes ont fait leur apparition sur Internet et sont devenus particulièrement populaires.

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie s’illustre aussi à travers les mèmes, ces images reprises et déclinées sur Internet. Publiés par des utilisateurs anonymes, ils sont également postés par des comptes officiels de pays. Généralement pour témoigner de son soutien, mais parfois aussi pour lever des fonds pour l’armée ou l’aide humanitaire.

Le 7 décembre 2021, l’Ukraine a choisi cette forme d’humour pour illustrer ses tensions avec la Russie. Craignant – à cette période – une invasion russe, le pays a publié sur Twitter, un même bien connu des internautes. Intitulé Types of headaches (les types de maux de tête), il montre un personnage dans quatre situations différentes, dans lesquelles les symptômes sont représentés par une zone rouge. Si la migraine, l’hypertension et le stress ne concerne qu’une partie de la tête, dans le dernier cas, nommé « vivre à côté de la Russie », celle-ci est entièrement rouge. Le mal de tête provoqué par cette situation serait ainsi le pire de tous. Et, depuis l’invasion fin février, plusieurs mèmes sont apparus sur les réseaux sociaux.

Une marchandisation du mème

L’une de ces images détournées a connu une certaine popularité : Saint Javelin. Elle représente la Vierge avec un air compatissant, mais elle ne porte pas un petit Jésus dans ses bras. Le mot « Javelin » dans le titre de l’image fait référence au lance-missile du même nom qu’elle tient dans ses mains. Cette arme est utilisée par les Ukrainiens dans le conflit. Selon le site Know Your Meme, il s’agit d’une version détournée de l’œuvre Madonna Kalashnikov de l’artiste américain Chris Shaw. Réalisée en 2012, elle a été publiée en 2018 sur le réseau social russe VK, où un utilisateur a remplacé la kalashnikov par un javelin. Elle a été postée en masse sur plusieurs réseaux sociaux comme Twitter.

Les autocollants de Saint Javelin

L’image a même été utilisée pour aider financièrement les Ukrainiens. Le 16 février, Christian Borys, un responsable marketing l’a reprise pour en faire des autocollants, des sweats à capuche, des drapeaux et des patchs. « J’ai commencé Saint Javelin dans l’espoir de récolter 500 dollars en vendant des autocollants pour aider pendant cette crise. Près de deux semaines plus tard, nous avons dépassé les 650 000 dollars ! », affirme-t-il sur son site. Les bénéfices de ces ventes sont reversés à Help Us Help, un organisme de bienfaisance fournissant une aide humanitaire aux personnes vulnérables en Ukraine. Les fonds sont consacrés à son programme de bourse d’études aidant les enfants d’anciens combattants et de ceux ayant été tués pendant la guerre.

Des légendes de guerre sur les réseaux sociaux

Des légendes ont également récemment fait leur apparition sur les réseaux sociaux. L’une des plus connues est le « fantôme de Kiev ». Sur les plateformes, ce héros est présenté comme un pilote d’aviation ukrainien qui aurait abattu à lui tout seul plusieurs avions russes en quelques heures. Une vidéo publiée le 24 février, censée montrer le héros dans les airs, a massivement circulé. On peut y voir un avion militaire en abattre un autre. Elle a même été relayée par le compte Twitter officiel de l’armée ukrainienne.

En réalité, cette scène provient du jeu vidéo Digital combat simulator (DCS), permettant de reproduire des combats virtuels très réalistes. L’auteur de la vidéo a lui-même indiqué son origine avec son titre « Le fantôme de Kiev : combat aérien entre un MiG29 ukrainien et un Su27 russe simulé sur DCS World ». L’origine est aussi précisée dans la légende, où l’auteur déclare « ce film est tiré de DCS, mais il a été créé en hommage au « Fantôme de Kiev ». S’il existe, que Dieu le garde. S’il est faux, je prie pour qu’il y en ait plus comme lui ».

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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