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Les expositions photo à ne pas rater cet hiver

19 décembre 2025
Par Lisa Muratore
Les expositions photo à ne pas rater cet hiver
©Iryna Inshyna / Shutterstock

Des artistes de renoms aux talents émergents de la scène photographique, L’Éclaireur a sélectionné plusieurs expositions à découvrir à Paris durant l’hiver.

1 Edward Weston, modernité révélée, à la MEP 

À l’automne, la MEP propose de découvrir l’exhibition Modernité révélée ; une rétrospective imaginée autour du travail de l’artiste américain, Edward Weston. 

L’exposition interroge l’évolution de son travail notamment son passage du style pictorialiste à un graphisme radical. À travers une centaine de tirages – regroupant autant les natures mortes que les nus et les portraits d’intimes –  la MEP retrace donc la carrière du photographe, sous le prisme de l’épuration, tout en mettant en parallèle ses œuvres phares avec celles d’autres artistes adeptes du genre. Avec cette exposition, la MEP entend rendre hommage à l’une des figures majeures de la photographie moderne. Modernité révélée est à retrouver à partir du 15 octobre 2025 à la MEP.

Simultanément, la MEP accueillera également une exposition centrée sur le photographe Tyler Mitchell, intitulée Wish This Was Real. Entre autodétermination et beauté du quotidien, cette large rétrospective — la première en France autour de l’artiste — se concentrera sur les thèmes favoris du photographe. Une véritable ode à la dignité qu’a toujours souhaité souligner le créateur américain à travers son travail.

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Edward Weston, modernité révélée ainsi que Tyler Mitchell, I Wish This Was Real, du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026, à la MEP, à Paris.

2 Luc Delahaye, le bruit du monde, au Jeu de Paume

Le 10 octobre, le Jeu de Paume propose de revenir sur la carrière du photo-reporter, Luc Delahaye. Photographe pour la célèbre agence Magnum, l’artiste fait partie de cette génération qui a lié à la forme documentaire celle de l’art. Après avoir présenté son travail à travers la presse, l’artiste a préféré, dans les années 2000, les murs des galeries afin de partager son univers en grand format. 

Cette rétrospective sera l’occasion de revenir sur les grands enjeux contemporains et le désordre du monde. De la guerre d’Irak à celle en Ukraine, de Haïti à la Libye, Luc Delahaye est, en effet, allé sur le front et a posé son regard sur les grands conflits de ces 25 dernières années. Désormais, ce sont les visiteurs du Jeu de Paume qui pourront se faire les témoins de notre monde. 

Luc Delahaye, le bruit du monde du 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026, au Jeu de Paume, à Paris.

3 Polaraki : mille polaroids d’Araki Nobuyoshi, au Musée Guimet

Depuis le 1er octobre, le musée Guimet accueille une rétrospective dédiée au photographe Araki Nobuyoshi et son travail sur polaroid. Réalisées entre 1997 et 2024, les photographies présentées durant l’exposition reflètent ainsi l’usage frénétique, quotidien, voire même érotique de cette technique par l’artiste.

906 polaroids sont réunis dans l’exposition. Tous sont issus du fonds photographique de Stéphane André qui a fait don d’une partie de sa collection au musée.

Polaraki : mille polaroids d’Araki Nobuyoshi du 1er octobre 2025 au 12 janvier 2026, au Musée Guimet, à Paris.

4 Dans le creux des images de Guénaëlle de Carbonnières, au musée des Arts Décoratifs

Dès le 29 octobre 2025, le musée des Arts Décoratifs met en lumière le travail de Guénaëlle de Carbonnières. Dans le Cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies, la photographe expose son œuvre autour de la mémoire collective en proposant une plongée archéologique et architecturale afin de révéler tous les secrets du musée. À l’image d’un chantier de fouilles, la photographe nous plonge dans le fonds photographique du MAD afin d’illustrer son amour pour le patrimoine et l’architecture.

Dans le creux des images de Guénaëlle de Carbonnières, du 29 octobre 2025 au 1er février 2026 au musée des Arts Décoratifs, à Paris.

5 Le Festival Planches Contact, dont la Fnac est partenaire

Le Festival Planches Contact se tient du 18 octobre 2025 au 4 janvier 2026 avec une session inaugurale les 24, 25 et 26 octobre 2025. Pour sa 16e édition, le festival dédié au 8e art qui se déroule en plein cœur de Deauville propose divers événements liés à sa nouvelle thématique : l’intimité

Parmi eux, des lectures de portfolio permettant aux photographes émergents ou confirmés de faire découvrir leur travail, des rencontres, notamment celle avec le photographe Lin Zhipeng aka no.223, avec Arno Rafael Minkkinen ou encore Serge Tisseron. Planches Contact propose également des expositions itinérantes, des performances mais aussi un cabaret spectacle avec La sirène à Barbe et DJ Corrine. Un hommage à Marie-Laure Decker sera également organisé ainsi que des workshops tout au long de l’édition. 

La Fnac, partenaire historique du Festival Planches Contact, s’engagera pour le Prix de la Jeune Création Photographique, anciennement connu sous le nom de Tremplin Jeunes Talents. Cette année, le prix s’adresse aux artistes entre 18 et 35 ans dans le but d’affirmer le soutien à la création et aux jeunes photographes dans leur parcours professionnel. En plus d’une exposition au festival InCadaqués, le lauréat du Prix du Jury se verra récompensé, cette année, d’une résidence à la Villa Pérochon, Centre d’art Contemporain Photographique à Niort.

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Festival Planches Contact, du 18 octobre 2025 au 4 janvier 2026, à Deauville.

6 L’œil de Corbeau, à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

Du 23 octobre 2025 au 31 janvier 2026, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose de découvrir le travail de Roger Corbeau sur les plateaux de cinéma. Grâce à son objectif, le photographe, adepte du noir et blanc a capturé les coulisses des plus grands films et sondé l’intimité de ses artistes.

En 50 ans de carrière, Roger Corbeau est devenu le portraitiste des plus grandes stars de cinéma de Brigitte Bardot à Faye Dunaway en passant par Jodie Foster et Louis de Funès. Réalisée grâce au fonds photographique de l’artiste, l’exposition L’œil de Corbeau permet de replonger dans les plus grandes années du 7e art. À travers son regard, c’est tout un pan de l’histoire du cinéma (entre 1930 et 1980) qui renaît grâce à cette exhibition passionnante dans laquelle les visiteurs pourront découvrir des portraits aussi beaux qu’emblématiques de la photographie de plateaux.

L’œil de Corbeau, du 23 octobre au 31 janvier 2026, à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, à Paris.

7 Denise Bellon, Un regard vagabond, au musée d’histoire et d’art du Judaïsme 

Depuis l’automne 2025 et ce tout au long de l’hiver, jusqu’au 8 mars 2026, le musée d’histoire et d’art du Judaïsme met en lumière le travail de Denise Bellon. Pionnière du photojournalisme, la photographe s’est distinguée par son regard humaniste. 

Au total, 300 œuvres de cette figure majeure du milieu surréaliste et artistique sont présentées dans cette vaste exposition. Photographies, objets, lettres… Les visiteurs pourront, à travers, ces vestiges sonder un peu mieux l’œuvre de Denise Bellon entre 1930 et 1970. 

Denise Bellon, Un regard vagabond, jusqu’au 8 mars 2026, au musée d’histoire et d’art du Judaïsme, à Paris.

8 Sarah Van Rij, Atlas des échos, à la MEP

Cet hiver, la MEP revient sur le travail de Sarah Van Rij avec l’exposition Atlas des échos. Dans ce travail, la photographe pose son regard sur la rue entre vision singulière, quasi documentaire et symbole poétique. Un mélange aussi beau que troublant imaginé grâce aux déambulations de l’artiste dans les grandes métropoles. 

Photographies, portraits et collages se mélangent pour donner vie à des villes fantasmées dans lesquelles les passants sont de véritables personnages de théâtre. 

Sarah Van Rij, Atlas des échos, du 11 décembre 2025 au 25 janvier 2026, à la MEP, à Paris.

9 Martin Parr, Global Warning, au Jeu de Paume 

Seulement quelques semaines après la disparition de Martin Parr, le Jeu de Paume lui rend hommage à travers l’exposition Global Warning. De la fin des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, le photographe n’a pas arrêté de saisir avec pertinence et symbolisme les dérives de notre monde. À l’heure où la crise écologique n’a jamais été aussi forte, le travail de Martin Parr apparaît d’autant plus important.  

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Tourisme de masse, dépendance technologie, avènement des voitures, consumérisme glaçant… sont notamment au cœur de l’œuvre de Martin Parr, qui grâce à un regard singulier et décalé, offre une vision du monde aussi satirique que tristement lucide.

Du noir et blanc à la couleur, de la poésie au cynisme typiquement britannique, Martin Parr Global Warning revient vers la carrière d’un des photographes les plus marquants de notre ére moderne. 

Martin Parr, Global Warning, du 30 janvier au 24 mai 2026, au Jeu de Paume, à Paris.

10 Hoda Afshar, Performer l’invisible, au musée du Quai Branly 

Hoda Afshar utilise la photographie comme un outil de révélation et de résistance. Dans Performer l’invisible présentée au musée du Quai Branly, la photographe née à Téhéran interroge la façon dont les pouvoirs dominants façonnent la représentation des corps. Ainsi en ré-interprétant les photos réalisées par le médecin-psychiatre Gaëtan de Clérambault au Maroc entre 1918 et 1919 dans un contexte colonial, l’artiste questionne la marginalité, la représentation des genres ou encore le déplacement. 

Hoda Afshar, Performer l’invisible, jusqu’au 25 janvier 2026, au musée du Quai Branly, à Paris.

11 Radio Ballast de François-Xavier Gbré et Le monument de Sibylle Bergemann, à la Fondation Henri Cartier-Bresson

Actuellement, la Fondation Henri Cartier-Bresson présente deux expositions photographiques. La première est consacrée à François-Xavier Gbré avec Radio Ballast à travers laquelle le photographe nous fait voyager en Afrique, plus exactement en Côte d’Ivoire sur les bords d’une voie ferroviaire qui parcourt le pays du Nord au Sud. L’artiste y capte les traces et passages de l’Homme qui se mélangent désormais à la nature. 

Sibylle Bergemann, photographe allemande, est également à l’honneur au sein de la Fondation Henri Cartier-Bresson, notamment son travail sur le monument à Marx et Engels commandé par la RDA, du côté de Berlin-Est pendant la Guerre Froide. Pendant onze ans, la photographe va suivre le projet mené par l’architecte Ludwig Engelhardt jusqu’à son inauguration en 1986. Pourtant, dès 1983, l’artiste veut se ré-approprier ses photos et en choisit précisément 12 (baptisés Le monument) aux antipodes des canons visuels classiques qui finiront par préfigurer l’avenir. 

François-Xavier Gbré et Sibylle Bergemann, jusqu’au 11 janvier 2026, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste