Des artistes de renoms aux talents émergents de la scène photographique, L’Éclaireur a sélectionné cinq expositions à découvrir à Paris à l’occasion de la rentrée et tout au long de l’automne.
1 Family Ties et Travelling, au Jeu de paume
Le Jeu de Paume commence sa saison 2024-2025 avec deux rétrospectives consacrées à ces figures emblématiques du 8e art que sont Chantal Akerman et Tina Barney. Dans des approches qui leur sont propres, toutes deux se sont attachées à immortaliser l’existence d’autrui. La première s’est ainsi intéressée aux femmes, à ceux qui ont quitté l’Allemagne de l’Est pour gagner Moscou ou encore aux personnes qui vivent à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Tina Barney a articulé son œuvre, quant à elle, autour des rituels familiaux pendant plus de 40 ans. Réalisés depuis la fin des années 1970, ses portraits rendent compte d’une fine analyse des relations entre les générations dans le cadre domestique.
Du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025 au Jeu de paume.
2 Barbara Crane, au Centre Pompidou
La première monographie d’envergure consacrée à Barbara Crane en Europe aura lieu au Centre Pompidou à compter du 11 septembre prochain. Tout au long de sa carrière, la photographe américaine a mené un travail de recherche sur les formes et techniques offertes par son médium. Sa pratique se situe ainsi à la lisière entre la straight photography, un mouvement visant à immortaliser une scène avec réalisme et objectivité, et l’expérimentation héritée des avant-gardes européennes. L’exposition présentera un ensemble de plus de 200 tirages, tous réalisés au cours de ses 25 premières années d’activité.
Du 11 septembre 2024 au 6 janvier 2025, au Centre Pompidou.
3 Science/Fiction – Une non-histoire des plantes, à la MEP
Cet automne, la MEP présente une exposition aussi ambitieuse que passionnante autour des plantes. Plus exactement, le musée souhaite esquisser une histoire visuelle des végétaux au travers de l’art, la technologie et la science du XIXe siècle à nos jours. Pour ce faire, les compositions d’une quarantaine d’artistes de différentes époques et nationalités se découvrent au fil de six chapitres qui rappellent la construction d’un roman de science-fiction. Au gré des salles, le public traverse ainsi un monde stable qui devient de plus en plus incertain et imprévisible. Ces représentations étonnantes participent alors à la fabrication de nouveaux imaginaires.
Du 16 octobre 2024 au 19 janvier 2025, à la MEP.
4 La mode en modèles. Photographies des années 1920-1930, au musée des Arts décoratifs
Les Arts décoratifs reviendront prochainement sur un rôle méconnu de la photographie de mode au début du siècle dernier. De fait, les maisons de couture y avaient notamment recours pour protéger leurs pièces juridiquement. Ces clichés font partie de la collection de dépôts de modèle conservée par le musée, et esquissent un panorama de la création parisienne de 1917 à 1939. Les archives présentées permettent de redécouvrir dans les détails les œuvres de grands couturiers tels que celles des Sœurs Callot, Jeanne Paquin, Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet, ou encore Jean Patou. En contrepoint se révèlent les innovations du vêtement, tant sur les aspects techniques qu’esthétiques.
Du 6 novembre 2024 au 26 janvier 2025, au musée des Arts décoratifs.
5 Paris 1944, une semaine en août, à la Galerie AFP
La Galerie de l’AFP inaugure son premier accrochage. Celui-ci est consacré à la Libération de Paris, qui célèbre son 80e anniversaire cette année. Ces clichés, issus du fonds d’archives de la célèbre agence de presse, ont été réalisés par des professionnels comme par des amateurs, en témoignent, entre autres choses, les cadrages flous qui portent en eux l’émotion d’un tel évènement. L’exposition, comme les prochaines, est accessible gratuitement. La galerie en proposera trois chaque année.
Du 12 septembre 2024 au 2 novembre 2024, à la Galerie AFP.
6 La Collection photographique de la Fnac au Salon de la Photo
Le Salon de la Photo revient à la Grande Halle de la Villette. Pour la première fois, outre les produits et services nécessaires à une pratique amatrice ou professionnelle du médium, un large espace sera consacré aux expositions. L’une d’elles présentera une partie du fonds photographique de la Fnac et sera en dialogue avec le musée Nicéphore Niépce, qui conserve les œuvres. De fait, pour ses 70 ans, l’enseigne d’abord spécialisée dans la photographie met à l’honneur son importante collection, commencée en 1978, soit trois ans, à titre de comparaison, avant celle du Centre Pompidou. Les tirages témoignent du monde et de ses mouvements et sont signés de grands noms du milieu comme d’artistes plus confidentiels.
Cet évènement inaugure par ailleurs une riche programmation autour de la photographie. Différents corpus de la collection seront prochainement exposés à Strasbourg, Marseille–Saint-Charles, Nantes et Lille Europe en octobre dans le cadre de Gares & Connexions, aux Franciscaines, à l’occasion du Festival Planches Contact à Deauville, du 25 octobre au 5 janvier, et à la foire internationale Paris Photo du 7 au 10 novembre. Un beau-livre intitulé Regards. Un siècle de photographie, de Brassaï à Martin Parr sera bientôt disponible à la vente.
Du 10 octobre au 13 octobre 2024, à la Grand Halle de la Villette.