Les droits d’adaptation des deux romans phares de J.R.R Tolkien vont être mis en vente par leur détenteur actuel, une société créée par le producteur Saul Zaentz (1921-2014). Ces derniers sont estimés à au moins deux milliards de dollars.
Doit-on s’attendre à de nouveaux conflits d’intérêts autour des droits d’adaptation de l’oeuvre de l’illustre écrivain et philologue britannique J.R.R Tolkien, auteur des romans Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, deux oeuvres majeures de la littérature dite de fantasy ? Selon les informations rapportées par Variety, la société de production Saul Zaentz Company s’apprête à mettre en vente les droits d’adaptation de ces deux romans – récupérés par le producteur Saul Zaentz en 1976 auprès d’United Artists, studios auxquels J.R.R Tolkien avait cédé les droits d’adaptation de ses romans en 1969 contre 100 000 livres sterling. Une opération financière chiffrée à pas moins de deux milliards de dollars et qui pourrait donner lieu, en cas d’aboutissement, à une nouvelle salve de films, de jeux vidéos, parc à thèmes et autres produits dérivés.
Le calendrier de cette vente n’a rien d’anodin et profite certainement de l’engouement renouvelé autour de la licence du Seigneur des Anneaux, en témoigne la série récemment produite par Amazon, qui figure logiquement en pole position des potentiels acheteurs des droits (on imagine sans peine qu’Apple, Disney et Warner seront également de la partie).
Le Retour des Royalties
Mais la vente est loin d’être conclue et pourrait aboutir à une nouvelle bataille juridique entre les différents partis, à commencer par Warner Bros, qui à travers sa filiale New Line Cinema détenait, depuis la fin des années 1990, une licence pour adapter les romans de Tolkien au cinéma dont découlèrent les trilogies du Seigneur des Anneaux (2001-2003) et du Hobbit (2012-2014) de Peter Jackson (personnalité la mieux payée en 2021 avec des revenus estimés à 580 millions de dollars, grâce à la vente de son studio d’effets spéciaux Weta Digital). Or la Saul Zaentz Company estime que Warner a renoncé à ses droits pour cause d’inactivité, alors qu’un nouveau film d’animation – Le Seigneur des anneaux : La Guerre des Rohirrim – est pourtant en cours de production.
Les procès autour de l’oeuvre de Tolkien sont légion, notamment depuis la sortie de la première trilogie de Peter Jackson, qui a rapporté près de trois milliards de dollars au box-office mondial. En 2005, le réalisateur lui-même avait intenté un procès à New Line Cinema, s’estimant privé de royalties sur certains produits dérivés. Les légataires de l’écrivain (Tolkien Estate) avaient ont également déposé plainte contre Warner en 2012 pour non-respect de certaines clauses contractuelles. Les deux partis trouveront un accord à l’amiable en 2017, à hauteur de 80 millions de dollars. Il va donc sans dire que cette nouvelle vente ouvrira la porte à de nouveaux contentieux. Affaire à suivre.
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