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Un deuxième cas de harcèlement sexuel dans le métavers de Meta ?

03 février 2022
Par Kesso Diallo
Pour le moment, les jambes n'existent pas dans le metaverse.
Pour le moment, les jambes n'existent pas dans le metaverse. ©Meta

Une femme affirme avoir été violée dans Horizon Venues, la plateforme de réalité virtuelle de l’entreprise dédiée à l’événementiel.

Un vrai problème dans le métavers. Avec la plateforme Horizon Venues, Meta permet aux utilisateurs d’assister à des événements en direct en réalité virtuelle. Une femme affirme y avoir été victime de harcèlement sexuel le même mois. « Dans les 60 secondes qui ont suivi mon adhésion – j’ai été harcelée verbalement et sexuellement – 3 à 4 avatars masculins (…) ont pratiquement violé mon avatar », explique Nina Jane Patel dans une note de blog publiée sur Medium.

Vice-présidente de Metaverse Research pour Kabuni, une entreprise de technologie immersive, elle indique que ces personnages virtuels ont pris des photos et lui ont envoyé des commentaires comme « ne fais pas semblant de ne pas avoir aimé ». De plus, d’autres personnes auraient réagi à son premier article de blog en lui envoyant « ne choisis pas un avatar féminin, c’est simple à corriger » ou « ne sois pas stupide, ce n’était pas réel ».

Un problème présent sur plusieurs plateformes

En réponse à ses commentaires, Nina Jane Patel a évoqué une étude publiée dans la revue Communication Research en 2009 abordant « l’effet Proteus ». Ce terme est utilisé pour désigner la tendance des personnes à être affectées par leurs représentations numériques. Les chercheurs ont constaté que les gens basaient leur comportement social sur l’attractivité de leur avatar. Les utilisateurs qui se sont vu attribuer des avatars plus grands et plus attrayants avaient, par exemple, tendance à négocier de manière plus agressive.


Ce n’est pas la première fois que Meta fait face à une affaire de harcèlement sexuel au sein de sa plateforme. Alors que la plateforme Horizon Worlds était uniquement ouvert à des bêta-testeurs, une femme a affirmé, début décembre, avoir été victime de harcèlement sexuel. Le vice-président de la plateforme avait alors expliqué qu’elle n’avait pas utilisé les fonctionnalités de sécurité intégrées. D’un autre côté, l’entreprise dans le domaine du métavers n’est pas seule à être confrontée à ce genre de problèmes. Des faits de harcèlement sexuel ont récemment été rapportés dans Roblox, le jeu en ligne particulièrement populaire chez les enfants. Fin janvier, un YouTubeur a été ordonné par un tribunal de ne plus accéder à la plateforme après avoir enfreint les conditions d’utilisation. L’entreprise avait porté plainte contre lui, notamment pour avoir engagé des conversations sexuelles avec des joueurs et harcelé sexuellement d’autres utilisateurs.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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