La principale plateforme consacrée aux NFT a révélé cette statistique pour justifier des mesures qui ont causé la controverse parmi les crypto-artistes.
Fin 2020, OpenSea avait annoncé une nouvelle fonction qui permettait de créer des NFT gratuitement. Ce « lazy minting », associé à l’appât du gain des aspirants crypto-millionnaires, a attiré les arnaqueurs et généré de nombreux plagiats et spams.
Le plagiat, une des raisons du sentiment anti-NFT
80%, c’est un chiffre qui ne surprend pas les artistes anti-NFT, qui se plaignent depuis plusieurs mois de retrouver leurs œuvres sur OpenSea et de devoir les signaler une par une. Certains ironisent même en disant que cette statistique est sûrement inférieure à la réalité.
Ce week-end, un artiste français a dénoncé ces plagiats sur les plateformes de NFT. Le dessinateur Boulet a averti sur Twitter qu’un utilisateur d’OpenSea utilisait son Bouletmaton, un générateur d’avatars, pour vendre des NFT sans son autorisation.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du problème grandissant du plagiat sur les sites de vente de NFT. Au point que DeviantArt, un site où de nombreux artistes exposent leurs œuvres, a créé un outil utilisant le machine learning pour détecter les plagiats et les signaler aux artistes. Dans un communiqué, DeviantArt a ainsi dévoilé qu’entre août 2021 et début janvier 2022, plus de 80 000 alertes de plagiat potentiel avaient été envoyées. Cet outil avait été développé après de nombreuses plaintes et, entre autres, la vente de NFT qui plagiaient des œuvres de Qinni, une artiste populaire sur les réseaux sociaux qui est décédée d’un cancer à 29 ans.
Ces scandales, en plus des questions autour de l’impact environnemental, sont à l’origine des conflits entre artistes sur le sujet des NFT.
OpenSea tente de mettre en place des mesures
Pour tenter d’endiguer cette vague de plagiats, OpenSea a limité à 50 le nombre de NFT qui pouvaient être créés gratuitement. Une décision qui a créé un tel tollé chez ses utilisateurs qu’elle a rapidement été annulée. Ces derniers suggèrent des alternatives comme vérifier les utilisateurs ou les NFT avant publication sur la plateforme, mais même ces propositions sont controversées. Elles vont en effet à l’encontre du principe de décentralisation qui stipule qu’aucune autorité ne doit régir (centraliser) les échanges. La centralisation des NFT permettrait d’empêcher les plagiats et les arnaques, mais retirerait une liberté chère aux amateurs de crypto.