Porté par Jack Black et Paul Rudd, Anaconda revisite le film culte de 1997 à travers une approche volontairement différente. Pensé comme un hommage ironique au cinéma de genre et à la culture du remake, le long-métrage suscite pourtant des réactions contrastées.
Après Minecraft, accueilli tièdement par la critique malgré un certain succès public, Jack Black enchaîne avec un nouveau projet tout aussi étrange et atypique : Anaconda. Le film reprend le titre du long métrage culte de 1997 dans lequel l’acteur apparaissait déjà brièvement, mais en propose une relecture. Plus qu’un simple remake, cette version se présente comme une comédie d’aventure hybride. Reste à savoir si cette mise en abyme suffit à convaincre.
Du film de monstres au mythe kitsch
Le film original racontait la dérive d’une équipe de documentaristes piégée en Amazonie face à un serpent géant. Porté par Jennifer Lopez, Ice Cube et Jon Voight, le film mêlait horreur et aventure, avec des effets spéciaux aujourd’hui datés mais devenus cultes. Malgré un accueil critique sévère, il avait trouvé son public et acquis une réputation de nanar emblématique.

La version 2025 s’inscrit dans une autre logique. Réalisée par Tom Gormican, elle suit Doug (Jack Black) et Griff (Paul Rudd), deux amis quadragénaires obsédés par le film de leur adolescence, qui décident de tourner leur propre version. Le projet les entraîne aussi en Amérique du Sud. Le film adopte un ton de comédie et interroge la nostalgie, la crise de la quarantaine et l’obsession hollywoodienne pour les reboots.
Une idée jugée amusante mais inégalement exploitée
La presse reconnaît volontiers la pertinence du point de départ. Pour The New York Times, « relancer le nanar de 1997 […] est une idée saugrenue » mais pas dénuée d’intérêt. Le journal souligne que le film « parvient certes à glisser quelques piques bien senties contre l’industrie du cinéma et la culture de la nostalgie », tout en regrettant que « son spectacle léché ne vaille pas la moitié du plaisir simple et déjanté » du film original.

Même constat du côté de La Presse, qui estime que « l’idée de départ est cocasse », mais juge que le résultat est « plus idiot que drôle ».
Un ensemble déséquilibré
La plupart des critiques s’accordent sur un point : le duo formé par Jack Black et Paul Rudd constitue le principal moteur du film. The Guardian note que le long-métrage « fonctionne au mieux lorsqu’il permet à ses deux acteurs principaux de se livrer à des excès de légèreté », même si le journal reproche au film de confondre « autodérision et intelligence ». Collider souligne également que ce « duo [est] incroyablement charismatique ». En revanche, plusieurs seconds rôles sont jugés sous-exploités et le personnage incarné par Daniela Melchior apparaît, selon Collider, comme « une pièce détachée du puzzle ».

Là où le bât blesse le plus souvent concerne le cœur même du projet : le monstre. Selon The Hollywood Reporter, « le serpent est une métaphore » censée porter le discours du film mais elle reste largement théorique. Le critique estime qu’Anaconda « ne parle de rien » et que son ambition thématique ne se traduit jamais réellement à l’écran.
Une satire inaboutie
Plusieurs médias regrettent aussi que le reptile, pourtant plus sophistiqué techniquement, soit paradoxalement moins marquant que l’animatronique de 1997. Collider évoque un serpent « trop artificiel » et « étonnamment peu présent ».
Si certains saluent une douceur inattendue et quelques éclats comiques, le consensus reste réservé. The Guardian évoque un film « attachant par moments » mais plombé par un rythme inégal et une incapacité à aller au bout de ses idées. The Hollywood Reporter parle d’un projet « suffisamment divertissant pour passer le temps », mais trop superficiel.