Arte ajoute à son catalogue une série qui brouille les frontières entre fiction et réalité. Diffusée les 4 et 11 décembre et disponible sur la plateforme, La tour nous plonge au cœur d’un récit sur la violence systémique au sein de la police.
Les deux premières saisons de La tour sont (enfin) disponibles sur Arte, après une diffusion initiale au Royaume-Uni entre 2021 et 2024. Portée par Gemma Whelan (Game of Thrones) dans le rôle de l’inspectrice Sarah Collins, la série s’ouvre sur une double chute mortelle au pied d’une tour londonienne, point de départ d’une enquête mêlant mensonges, discriminations et chaos institutionnel et interrogeant la culture policière contemporaine.
Une expérience tirée du réel
La tour n’est pas une histoire vraie. Elle s’appuie sur le premier roman de Kate London, Post Mortem, publié en 2016. L’écrivaine a toutefois trouvé l’inspiration de cette histoire grâce à sa propre expérience d’ex-policière, après huit ans passés au sein de la Metropolitan Police – la police chargée du territoire du Grand Londres.
Elle y a notamment observé de près les dynamiques hiérarchiques, les biais racistes et les comportements sexistes qui irriguent l’institution. Dans ses romans, elle a cherché à retranscrire une mécanique d’escalade : « Un incident qui paraît anodin au premier abord peut avoir des conséquences dramatiques », expliquait-elle dans un entretien accordé à Participate en 2022.
Un contexte institutionnel documenté
L’affaire mise en scène est donc fictive, mais elle résonne avec une période réelle, où la Metropolitan Police se trouve en crise profonde. Dès 2020, plusieurs scandales mettent en lumière des pratiques sexistes, racistes ou dangereuses au sein des équipes – au même moment des manifestations aux États-Unis du mouvement Black Lives Matter, relancé après le meurtre de George Floyd. « Londres est la ville la plus diverse du monde. Si vous écrivez une histoire sur le maintien de l’ordre à Londres, cette diversité sera forcément présente », estime Kate London.
La série s’empare de cette matière brute et la met en scène sans chercher à transformer son récit en manifeste. La pertinence du sujet a été d’autant plus saluée « à une époque où la confiance envers la police est au plus bas », estimait The Guardian dans sa critique accordée à l’œuvre en 2021.
