Alors que le célèbre chatbot d’OpenAI fêtait ses trois ans le week-end dernier, de gros changements semblent à venir pour ChatGPT.
OpenAI se targue de dépasser les 800 millions d’utilisateurs et d’utilisatrices hebdomadaires de ChatGPT. Mais, parmi elles et eux, seuls 5 % auraient sorti la carte bleue pour s’offrir un abonnement – et donc pour rémunérer la startup américaine. Une situation qui pousse logiquement OpenAI à envisager d’autres sources de financement… dont la publicité.
La publicité arrive sur ChatGPT
Le code des futures versions de nos logiciels est riche en informations encore confidentielles. En l’occurrence, celui de la prochaine version de ChatGPT pour smartphones Android laisse clairement entendre que la publicité va prochainement s’inviter dans l’interface du robot conversationnel le plus populaire du monde de l’intelligence artificielle.
Comme le montre la capture d’écran partagée par @bitbor91 sur X, plusieurs lignes de code portent clairement la mention « ads », ou « publicités » en français. Ces lignes sont associées à différents types de contenus publicitaires, comme des marketplaces, des carrousels ou des annonces sponsorisées dans les résultats de recherche – exactement comme sur un moteur de recherche plus traditionnel comme Google.
On imagine assez facilement des publicités concernant des produits mentionnés dans les conversations que l’on peut tenir avec le chatbot, notamment pour obtenir des conseils d’achat. Et, astucieux, les publicités étant directement intégrées dans l’interface conversationnelle, on peut également imaginer que les extensions de blocage de publicités n’auront aucun effet. À moins, bien sûr, que leurs développeurs ne s’adaptent et puissent malgré tout agir pour empêcher leur affichage.
OpenAI, bientôt la plus grande régie pub du monde ?
Depuis le déploiement de ChatGPT en 2022, Google n’est plus vraiment l’entreprise qui en sait le plus sur nous. Certes, les recherches que l’on fait sur un moteur de recherche sont parfois sensibles et permettent de dresser un portrait-robot assez convaincant de notre personne, de nos goûts, de nos envies, de nos attentes et de notre budget. Mais les intelligences artificielles, de par leur aspect conversationnel, amical et serviable, incitent les utilisateurs et utilisatrices à leur parler de façon naturelle et à livrer de nombreux détails… volontairement.
Ce ne devrait pas être un choc : les IA collectent des quantités astronomiques de données personnelles sur les internautes qui les utilisent. La plupart du temps, elles sont utilisées pour améliorer l’IA. Mais, si OpenAI prend bien la direction envisagée plus haut, elles pourront également être revendues à des annonceurs, qui pourront alors être encore plus précis dans leur ciblage publicitaire. Un scénario catastrophe pour Google, qui tire encore plus de 230 milliards de dollars de revenus publicitaires par an grâce à sa régie pub.
Autant dire que se tailler une part de ce gargantuesque gâteau met la bave aux lèvres d’OpenAI, qui a grand besoin de liquidités. La jeune entreprise reine de l’IA vit à crédit, au rythme de levées de fonds successives dont les généreux donateurs attendent, un beau jour, un retour sur l’investissement. D’après Windows Central, OpenAI n’a aucun moyen d’être rentable avant 2030, et encore moins d’éponger son engagement financier de 1 400 milliards de dollars permettant de construire les fermes de serveurs qui permettent le bon fonctionnement de ChatGPT. Sora 2, le moteur de génération de vidéos à la mode, brûlerait à lui seul 15 millions de dollars par jour.