Cette production en sept épisodes retrace le parcours d’Adelina Tattilo. Si son nom est méconnu, sa revue érotique, Playmen, a bousculé l’Italie conservatrice des années 1970.
Il ne lui a fallu que quelques heures pour s’imposer à côté de Nouvelle école, Tu étais là, ou encore The Asset. Série italienne en sept épisodes diffusée le 12 novembre sur Netflix, Mrs Playmen figure déjà dans le top 10 des programmes les plus visionnés de la plateforme. Un succès qui s’explique par l’appétence des spectateurs pour les histoires vraies, mais aussi par son intrigue brûlante.
Quelle est l’histoire de Mrs Playmen ?
Dans la Rome conservatrice et moraliste des années 1960, Adelina Tattilo fonde un empire sur ce que l’Italie refuse encore de nommer : le désir. Issue d’une éducation religieuse stricte, épouse et mère de trois enfants, elle cofonde d’abord plusieurs revues audacieuses : Big puis Men, avant de créer, en 1967, Playmen. Le titre, qui deviendra le plus célèbre magazine érotique du pays, bouleverse les codes d’un univers jusque-là exclusivement masculin.

Loin du simple étalage de nudités, Playmen assume une esthétique à la fois sensuelle et intellectuelle. Adelina y publie des photos d’hommes comme de femmes, ose parler de l’avortement, du divorce, de la liberté sexuelle, de la place des femmes dans la société. Une provocation, dans un pays encore soumis à la morale familiale. Mais surtout un acte politique.
Un paradoxe que résume bien le synopsis officiel : « Entrepreneuse pionnière à une époque où les femmes étaient cantonnées aux rôles de mère et de femme au foyer, catholique fervente, mais aussi anticonformiste audacieuse, elle s’est battue pour le divorce, le droit à l’avortement et l’émancipation des femmes. »

Lorsque son mari et associé, Saro Balsamo, la quitte en la laissant face à ses dettes, Tattilo refuse de s’effacer. Elle renouvelle Playmen, recrute écrivains, photographes et intellectuels, et fait du magazine une tribune où s’inventent d’autres manières de désirer et de penser le corps.
« Elle réinvente Playmen, transformant la revue en une publication sophistiquée et avant-gardiste et, défiant le sexisme de l’époque, s’entoure d’intellectuels brillants, de créatifs audacieux et de photographes visionnaires, détaille le résumé. Ensemble, ils brisent les tabous, provoquent l’establishment et déclenchent une révolution culturelle, numéro après numéro, scandale après scandale. »

Réalisée par Riccardo Donna (Dans sa peau) et portée par Carolina Crescentini (Une famille italienne), Filippo Nigro (Suburra) ou encore Giuseppe Maggio (Maria), la série montre le parcours d’une femme qui a rapidement compris que le scandale peut être une arme culturelle.
Après les succès de Supersex, consacrée à Rocco Siffredi, et The Naked Director, plongée dans le Japon des années 1980, Netflix poursuit son exploration des figures de la pornographie et de ses marges avec Mrs Playmen. L’histoire d’Adelina Tattilo trouvera sans nul doute un écho sur la plateforme. Au point de devenir le nouveau phénomène italien de son catalogue ? Son destin est entre les mains du public.