Netflix livre ce 9 octobre une toute nouvelle production qui raconte l’histoire d’un garçon homosexuel engagé dans l’armée américaine. Une œuvre aux racines bien réelles.
C’est l’un des programmes les plus intrigants de cet automne. Boots, série dramatique en huit épisodes, arrive ce 9 octobre sur Netflix et promet de revisiter le mythe de la virilité à travers le prisme d’un jeune homme gay perdu au cœur du Corps des Marines. Portée par Miles Heizer (13 Reasons Why) et Vera Farmiga (Conjuring), la fiction mêle humour et émotion pour raconter un parcours d’émancipation.
Qui a inspiré l’histoire de Boots ?
Boots adapte les mémoires autobiographiques The Pink Marine de Greg Cope White, publiés en 2015. L’auteur y retrace son engagement, à la fin des années 1970, dans une armée où l’homosexualité était encore illégale. Fils de bonne famille, il s’engage sur un coup de tête, accompagné de son ami Dale.

Le livre est raconté avec un mélange d’humour et de lucidité. White évoque la brutalité du boot camp, la discipline, les humiliations et les instants de camaraderie qui le sauveront. Véritable coming-out différé, The Pink Marine est autant une chronique militaire qu’un manifeste sur l’acceptation de soi.
Pourquoi la série a-t-elle changé de temporalité ?
Si la série s’inspire directement de cette histoire, elle s’en éloigne néanmoins sur plusieurs points. Le créateur Andy Parker et la showrunneuse Jennifer Cecil ont choisi de transposer l’action dans les années 1990, à l’époque du slogan « don’t ask, don’t tell », quand l’armée américaine tolérait les recrues homosexuelles à condition qu’elles taisent leur identité.

Le protagoniste devient alors Cameron Cope (Miles Heizer), un adolescent fragile vivant avec une mère instable (Vera Farmiga). En quête de sens, il s’engage dans les Marines avec son meilleur ami Ray McAffey (Liam Oh), un fils de militaire.
Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est fiction ?
L’expérience du camp d’entraînement, la peur d’être découvert, le poids du secret et les amitiés ambiguës viennent directement du vécu de l’auteur. Ce dernier, producteur exécutif, a veillé à préserver l’essence de son témoignage.

En revanche, plusieurs éléments relèvent de la fiction. La relation entre Cameron et son sergent Sullivan (Max Parker) ou les scènes imaginaires où le héros dialogue avec son « autre lui » sont des ajouts scénaristiques. De même, la figure maternelle incarnée par Vera Farmiga se retrouve largement romancée.
Boots revisite donc les mémoires originaux, mais interroge toujours la fabrique de la virilité et les contradictions d’un système qui broie ses recrues tout en prônant la fraternité. Elle parle de peur, de désir et de survie ; mais surtout de la force qu’il faut pour rester soi-même dans un monde qui vous demande de disparaître.