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I’m Only F**king Myself : Lola Young dévoile son nouvel album entre chaos et confession

19 septembre 2025
Par Sarah Dupont
“I’m Only F**king Myself” sort le 19 septembre.
“I’m Only F**king Myself” sort le 19 septembre. ©Lola Young

La chanteuse britannique tente de transformer son explosion virale en véritable trajectoire artistique. Son nouvel album, dévoilé le 19 septembre, met en scène une artiste en lutte avec ses excès, oscillant entre provocation sexuelle et confession intime.

Un an après avoir retourné la planète pop avec Messy – morceau viral qui a dépassé le milliard d’écoutes et s’est imposé comme un hymne générationnel, « libre d’être bordélique » selon France InterLola Young avance à visage découvert.

Clip de Messy de Lola Young.

La Britannique de 24 ans sort ce 19 septembre I’m Only F**king Myself, un troisième album rugueux, cru, qui refuse la complaisance. Derrière des refrains provocateurs et une pochette tapageuse, une artiste instable, vulnérable et en colère se dévoile.

Sans filtre ni détour

Dans un entretien accordé à The Guardian, Young admet que « chanter sur le sexe » fut une manière de « masquer la douleur », celle d’une dépendance à la cocaïne et d’un profond dégoût de soi. « Être accro aux substances est très enrichissant. Ça permet d’avoir plus d’empathie pour ceux qui ont vécu ça. C’est un cheminement constant », confie-t-elle.

Clip de Fuck Everyone de Lola Young.

Cette dualité innerve l’album : derrière les postures bravaches et les hymnes incendiaires, l’écriture demeure hantée par la peur, l’autodestruction, la honte. F**k Everyone, morceau d’ouverture, illustre parfaitement cette tension : sous ses airs de manifeste hédoniste, il dit aussi la difficulté d’exister sans se perdre.

Entre fascination et réserve

Pour France Inter, l’album impose Lola Young comme une « tornade », où elle « n’est pas là où on l’attend » et dont les libertés « sont contagieuses ». Sa voix « brisée » évoque Amy Winehouse, et des titres comme Spiders révèlent une vulnérabilité déchirante.

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À l’inverse, le magazine britannique NME regrette une production parfois trop marquée par le producteur Solomonophonic, figure montante de la pop alternative américaine, déjà derrière des titres de Remi Wolf. Selon le magazine, les singles One Thing et D£aler sont « légers et accrocheurs », mais leur signature sonore « domine largement ici, au détriment de la voix plus distinctive de Young ».

Clip de Spiders de Lola Young.

En clair, ils séduisent par leur efficacité immédiate mais semblent calibrés pour le format TikTok, quand les titres plus sombres comme Spiders ou Can We Ignore It ? 🙁 révèlent pleinement la force expressive de la chanteuse.

Provocation, héritages et contradictions

La Voix du Nord y voit l’acte de naissance d’un « woke’n’roll » : des textes crus, drôles, provocateurs, où il est « très, très souvent question de sexe », mais aussi l’expression d’une jeunesse en quête de repères. L’Écho insiste sur la dimension cathartique du disque : « Chaque morceau ressemble à un dialogue. Comme si Lola Young se confiait à une pote ou à son ex », écrit le journal, comparant sa franchise à celle de Lily Allen.

Chez Pitchfork, l’album est décrit comme un « boulet de canon » qui fracasse la pop lisse de son époque par « une honnêteté et un désordre rafraîchissants ». The Independent salue sa capacité à affronter ses monstres et à exiger d’être prise au sérieux, quitte à provoquer un malaise : « Young (…) exige qu’on la traite comme la créature la plus intelligente, la plus mignonne et la plus effrayante du quartier. »

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