États-Unis, Brésil, Royaume-Uni, Japon, Émirats arabes unis… Le phénomène Love is Blind s’empare du monde entier. Sa prochaine destination ? Le territoire français, avec une version animée par Teddy Riner et sa compagne Luthna Plocus.
Autant l’avouer tout de suite : les téléréalités Netflix sont notre guilty pleasure ultime. Qu’il s’agisse de priver 14 célibataires de tout contact charnel sur une île (Séduction sous haute tension) ou de pousser des couples au bord de la rupture à choisir entre le mariage et la séparation définitive (L’ultimatum), la plateforme parvient toujours à nous surprendre. Avec ses productions à la réalisation ultraléchée et ses concepts rocambolesques, le géant du streaming a trouvé la recette pour façonner des séries addictives.
Un concept redoutable
Notre préférée est sans conteste Love is Blind. Lancé en 2020 aux États-Unis, le show repose sur un principe aussi simple qu’efficace. Durant une semaine, 15 hommes et 15 femmes se prêtent au jeu des rendez-vous à l’aveugle. Enfermés dans des « pods » (des cabines aveugles, mais communicantes), les candidats échangent et apprennent à se connaître à travers une paroi opaque.

Un système qui leur permet de se concentrer uniquement sur la voix et la personnalité de leur date, sans être influencés par leur apparence physique. L’objectif de l’émission est clair : créer un lien unique, basé sur une connexion profonde et émotionnelle. Au terme de ces sept jours, les candidats peuvent – ou non – demander leur crush en mariage. Une décision déterminante, qui marque le début d’une nouvelle aventure.
À partir de ce moment, les couples se découvrent, partent en vacances, cohabitent et rencontrent les proches de leur partenaire durant plusieurs semaines, jusqu’au jour de la cérémonie. Entourés de leurs familles respectives et de leurs amis, ils devront décider s’ils souhaitent, ou non, partager la vie de l’autre et sceller leur union devant l’autel.

Un programme intense, mais terriblement puissant. Selon le média Deadline, la huitième saison américaine, lancée le 14 février 2025, a cumulé un milliard de minutes de visionnage en l’espace de quatre jours.
Une performance qui a logiquement encouragé Netflix à exporter son format. Royaume-Uni, Brésil, Allemagne, Mexique, Suède, Japon, Émirats arabes unis (Habibi)… En l’espace de cinq ans, Love is Blind est devenue une franchise mondiale.

Plus qu’un simple divertissement, l’émission se mue presque en un fascinant matériel sociologique, chaque nouvelle version permettant d’ausculter les différences culturelles et les multiples façons de concevoir et de vivre l’amour d’un pays à l’autre. C’est donc avec une curiosité certaine que l’on attendait la déclinaison française (Pour le meilleur et à l’aveugle), dont la diffusion s’étalera en quatre salves, du 10 septembre au 1er octobre.
Des dramas dans la villa ?
On ne va pas se mentir, le choix de Teddy Riner et de sa compagne Luthna Plocus pour animer l’émission nous a laissés plus que dubitatifs. Pourtant, force est de constater que ce duo fonctionne à merveille. Porté par une complicité naturelle et bienveillante, le couple guide les candidats durant leur expérience et leur prodigue des conseils bienvenus. Mais la véritable force de Pour le meilleur et à l’aveugle réside dans son casting.

Loin des archétypes parfois caricaturaux de certaines téléréalités, les profils présentés se distinguent par leur diversité et leurs histoires de vie singulières. On y découvre des personnalités plus accessibles que les candidats anglo-saxons, dont les parcours résonnent davantage avec notre propre expérience.
Les participants évoquent des thématiques universelles comme la religion, les enfants, le rapport à l’intimité, la sexualité, la peur de l’abandon ou encore la différence de taille dans le couple. Autant d’échos qui nous permettent de nous attacher aux participants et renforcent notre implication dans la série.

Les quatre épisodes que Netflix nous a fait découvrir en avant-première se dévorent d’une seule traite. Une fois le premier chapitre lancé, on ne peut plus s’arrêter. On n’a qu’une seule idée en tête : binger cette première partie en une seule soirée. Portée par un montage dynamique et efficace, la série livre tout ce qui fait le sel du genre : des connexions sincères et touchantes, des dramas, des triangles amoureux inévitables et quelques moments de gêne palpable. Pourtant, quelque chose diffère.
L’échange et la communication semblent primer sur les cris et les scènes de dispute excessives qui rythment la plupart des téléréalités. Si certains candidats cachent quelques red flags – que serait un Love is Blind sans couple dysfonctionnel ? –, cette version française s’affranchit des clichés du genre, et ça fait un bien fou. Pour le meilleur et à l’aveugle nous prouve que, même sous les vernis d’une production calibrée, une part d’authenticité peut (parfois) encore éclore.