Actu

Aema, la série Netflix qui rejoue les coulisses brûlantes de Madame Aema

22 août 2025
Par Sarah Dupont
“Aema”, le 22 août 2025 sur Netflix.
“Aema”, le 22 août 2025 sur Netflix. ©Netflix/Cho Wonjin

Netflix nous replonge dans le Séoul des années 1980 et les coulisses sulfureuses d’un film érotique culte devenu phénomène de société.

Dans les ruelles animées de Chungmuro, cœur battant du cinéma sud-coréen, une actrice refuse de céder à la pression. Aema, nouvelle série signée par Lee Hae-young et diffusée sur Netflix le 22 août, nous entraîne dans les coulisses d’un tournage qui allait marquer l’histoire : celui de Madame Aema (1982), premier film érotique à connaître un succès populaire retentissant en Corée du Sud.

Rivalités et alliances au féminin

Au centre du récit, deux trajectoires opposées. Jung Hee-ran (Lee Hanee), star incontestée, mais inflexible face aux injonctions de dénudement, voit son rôle principal lui échapper. Shin Joo-ae (Bang Hyo-rin), jeune danseuse en quête de reconnaissance, hérite du personnage convoité.

Aema©Netflix/Cho Wonjin

De cette rivalité naît une complicité inattendue, les deux femmes s’unissant contre un système façonné par les regards masculins et l’autorité des producteurs. Autour d’elles gravitent Jin Seon-kyu, producteur sans scrupule, et Cho Hyun-chul, réalisateur novice encore pétri d’idéalisme.

Un film devenu phénomène

L’ombre du véritable Madame Aema plane sur la série. Sorti en 1982, le film initia une franchise de 12 volets et fit entrer l’érotisme dans les salles coréennes. À l’époque, le régime militaire en place promouvait les « 3S » – screening, sports and sex – pour divertir les masses, tout en continuant de bâillonner la liberté d’expression. Symbole de cette contradiction, Aema cristallise autant l’attrait d’une société en mutation que la persistance d’une morale conservatrice.

Affiche originale du film Madame Aema.©Yeonbang Movies

Dans la série, la reconstitution visuelle devient un personnage à part entière. Costumes, décors et musiques restituent l’éclat d’une époque qui dissimulait la violence d’un milieu où le succès s’achetait au prix de compromissions. Ce contraste, travaillé par Lee Hae-young, inscrit Aema à la croisée de l’histoire et du présent, invitant à relire un pan du cinéma coréen à travers les yeux de celles qui en furent les victimes comme les pionnières.

10€
12€
En stock
Acheter sur Fnac.com

À lire aussi

Article rédigé par