Alors que son nouveau navigateur, Dia, est encore en bêta fermée, The Browser Company se sent pousser des ailes.
Les concepteurs new-yorkais de Arc, éphémère navigateur web à l’approche inédite, ont rapidement pris le train de l’intelligence artificielle avec Dia — un nouveau navigateur, qui se rapproche dans l’esprit de ce que propose aujourd’hui Perplexity avec Comet. Globalement déjà mal accueilli par la communauté de l’entreprise (le développement de Arc a été interrompu au profit de celui de Dia), voilà que le nouveau navigateur demande déjà aux internautes de mettre la main au porte-monnaie.
The Browser Company lance Dia Pro
À l’image de presque toutes les entreprises spécialisées dans l’IA, The Browser Company lance donc Dia Pro : un abonnement mensuel de 20$, qui permet d’outrepasser les limites d’utilisation du navigateur, encore en bêta. En effet, à la manière de ChatGPT ou d’autres, les utilisateurs et utilisatrices de la version gratuite du produit n’ont droit qu’à un nombre limité d’interactions avec l’intelligence artificielle embarquée (qui représente l’attrait principal du produit). Naturellement, la navigation classique reste totalement gratuite.
Dans une interview citée par Tech Crunch, le patron de l’entreprise américaine, Josh Miller, assure toutefois que les personnes qui n’utilisent l’IA que « quelques fois par semaine » n’auront jamais besoin de passer à la formule payante. Dia Pro se présente en effet comme un abonnement permettant « d’utiliser Dia autant qu’on le souhaite, sans limite » et de « débloquer plus de puissance et de possibilités » — sans plus de précisions.
Josh Miller expliquait plus tôt cet été que d’autres formules d’abonnement, donc une commençant à 5$ par mois, seraient prochainement lancées avec, on l’imagine, une utilisation plus réduite des fonctionnalités d’IA embarquées.
Le délicat retour sur investissement des entreprises de l’IA
Le parcours de The Browser Company est intéressant, en cela que l’entreprise s’est rapidement attiré l’intérêt des passionné·es de la tech, lassé·es des navigateurs trop traditionnels avec Arc. Puis, alors qu’elle venait juste de sortir une version de son navigateur pour ordinateurs Windows, le développement de nouvelles fonctionnalités a été tout simplement abandonné au profit de Dia, un autre navigateur dopé à l’IA — que personne dans la communauté n’avait demandé.
Arc proposait effectivement déjà de nombreuses fonctions d’intelligence artificielle, et notamment une barre latérale permettant de « discuter avec ses onglets ». Pas assez central, sans doute, pour rejoindre la danse lancée par Perplexity et qui vise à changer radicalement la façon dont on navigue sur le web aujourd’hui. L’idée n’est plus de lancer des recherches et de cliquer sur des liens, mais de parler à son navigateur pour le laisser agir à notre place.
Reste qu’avec Dia Pro, The Browser Company lance son tout premier service payant, sur lequel on suppose que l’entreprise mise gros. Fondée en 2019, l’entreprise subsiste encore aujourd’hui grâce à des levées de fonds successives. Et les investisseurs vont commencer à trouver le temps long avant d’obtenir un retour sur leur investissement. Problème : même OpenAI peine à convertir des utilisateur·ices à une formule payante. D’après Menlo Ventures, moins de 5% des internautes acceptent de payer pour utiliser l’IA.