Les studios DreamWorks proposent une suite réjouissante et décomplexée à leur succès de 2022. Critique.
Quand le film d’animation Les Bad Guys sort en 2022, le long-métrage poursuit la mue opérée par DreamWorks. Les célèbres studios d’animation ont – comme beaucoup d’autres – cherché à faire évoluer leur style selon les projets (comme avec Le Chat Potté 2 – La dernière quête), faisant souffler un vent de renouveau global sur l’industrie de l’animation américaine.
Les Bad Guys 2, fort du succès du premier volet, s’inscrit dans cette continuité avec un film libre, décomplexé, généreux, à l’élan toujours aussi dynamique.
Les Bad Guys sont désormais des Good Guys. Après l’histoire rédemptrice du premier long-métrage, Les Bad Guys 2 suit l’équipe de criminels désormais repentis dans leur nouvelle vie. Comment s’adapter à la légalité, à la pénibilité du quotidien, à la recherche de travail, à la routine morne et sans surprise ? Le film tente, dans un premier temps, de répondre à cette question.
Alors même que la ville et les forces de l’ordre regardent avec un certain scepticisme ce changement, l’équipe est approchée par une bande rivale entièrement féminine, qui oblige les Bad Guys à faire un dernier coup sous peine de dévoiler certaines informations pouvant mettre en péril la vie et la carrière d’une des amies de M. Loup.
Une histoire décomplexée, une animation novatrice
Les personnages et les enjeux ayant été posés dans le premier film, la suite peut se permettre d’aller directement à l’essentiel : concrétiser la seconde chance et le changement de vie. Un dilemme moral qui met l’équipe à rude épreuve, surtout quand l’occasion de retrouver sa gloire passée apparaît. Clair dans ses thèmes et dans son propos, le film va droit au but et enchaîne les moments de bravoure ainsi que les séquences d’actions inspirées.
De façon très décontractée, Les Bad Guys 2 ne se refuse rien. Puisque l’animation permet toutes les folies, le film conserve un aspect cartoonesque et les nombreuses scènes d’action jouent avec l’aspect impossible des missions. Si le premier film piochait dans le genre du braquage à la Ocean’s 11 (2001), le second film s’approche plus de la saga Mission impossible (1996-2025) avec Tom Cruise, jusqu’à un dernier acte saisissant dans l’espace.
Rythme soutenu, action explosive, Les Bad Guys 2 ne se repose pas que sur la comédie ou l’humour. Assez retenu, le film ne se cache pas derrière la lourdeur des gags, malgré une légèreté bienvenue. Le développement des personnages est primordial. Le film montre ainsi les failles de ses protagonistes et pose la question suivante : comment rendre des personnages initialement méchants, attachants ?
M. Loup est le cœur du film qui parvient à montrer avec justesse l’état d’esprit de ce personnage en pleine rédemption intime. Jouant avec les souvenirs et la nostalgie, Les Bad Guys 2 rappelle, lors de certaines scènes, Les indestructibles des studios Pixar. Les personnages, dans le présent, regrettent (d’une certaine façon) leur grande époque, leur jeunesse, ainsi que leur liberté disparue.
Une suite plus aboutie
Avec une ambition revue à la hausse et une envie de réaliser un film plus abouti que le premier, Pierre Perifel et JP Sans se font indéniablement plaisir avec ce projet et gardent l’envie de satisfaire aussi le public. Dans cette suite, les personnages sont connus, le propos est posé, l’inventivité de l’intrigue et de l’action guide. Parfois, le manque de respiration peut néanmoins empêcher l’émotion de naître.
Les Bad Guys 2 est une comédie d’aventure et d’action qui ne fait pas dans le symbolisme ou dans la poésie. Mais, en assumant son style et son ton, le film ne se perd jamais. Plus riche, plus drôle, plus beau et plus dense que le premier opus, Les Bad Guys 2 confirme qu’une nouvelle saga est née chez DreamWorks.
Les Bad Guys 2 est un excellent film DreamWorks. Le long-métrage ne se prend pas au sérieux, mais fait tout avec authenticité et sincérité. Les personnages s’affinent (surtout M. Loup), l’animation est toujours aussi inventive tandis que l’ambition nettement supérieure de ce second volet transforme ce qui était à la base un film de casse agréable en grande fresque d’action.
Si le long-métrage doit encore trouver une base émotionnelle plus forte pour espérer jouer dans la cour des grands films d’animation, l’objectif affiché est tenu : montrer comment des méchants attachants se construisent une seconde vie, parler de la rédemption, s’amuser avec les limites infinies qu’offre l’animation et rendre hommage à d’autres genres du cinéma. Vers un troisième opus encore plus grand et encore différent ?
Les Bad Guys 2, de Pierre Perifel et JP Sans, 1h44, au cinéma le 30 juillet 2025.
