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L’institut : la série est-elle à la hauteur de l’œuvre de Stephen King ?

17 juillet 2025
Par Agathe Renac
“L'institut”, le 17 juillet 2025 sur HBO Max.
“L'institut”, le 17 juillet 2025 sur HBO Max. ©MGM+

Recommandé par George R. R. Martin et par le New York Times, L’institut est un roman culte de Stephen King. Diffusée à partir du 17 juillet sur HBO Max, son adaptation sérielle divise déjà la critique.

Maître de l’horreur et icône de la pop culture, Stephen King est une source d’inspiration majeure pour le petit et le grand écran. Après les cultissimes Ça et Carrie : la vengeance et les séries – plus discutables – Under the Dome et The Mist, HBO Max s’empare de l’univers de L’institut. Paru en 2020, adoubé par George R. R. Martin (Game of Thrones) et resté 21 semaines dans la liste des best-sellers du New York Times, le roman s’intéresse à un groupe d’enfants médiums qui se bat contre un établissement qui exploite leurs pouvoirs pour « sauver le monde ».

Produite par les producteurs de la génialissime From et par l’auteur lui-même, cette adaptation sérielle en huit épisodes est réalisée par Jack Bender (From, Under the Dome, Lost) et portée par Ben Barnes (Le cabinet de curiosités de Guillermo del Toro), Mary-Louise Parker (Weeds), ou encore Joe Freeman (fils de Martin Freeman et aperçu dans Doctors). Disponibles depuis le 17 juillet sur la plateforme de streaming, les deux premiers épisodes font parler d’eux. Les critiques, eux, ont déjà tranché.

L’ombre de Stephen King

Les spécialistes partagent le même constat : L’institut est une adaptation qui respecte l’œuvre originale. Cependant, cette fidélité fait aussi bien sa force que sa faiblesse. Si la série déroule avec application tous les tropes chers à l’auteur – l’ancien alcoolique, les enfants aux pouvoirs, la petite ville du Maine –, Première regrette cette impression de « best of des archétypes kingiens en mode pilote automatique ». Le média reconnaît que le récit est « simple, bien ficelé, parfois prenant », mais se demande néanmoins si « chaque histoire de Stephen King a vraiment besoin d’être adaptée à l’écran ».

Joe Freeman dans L’institut.©MGM+

La question est d’autant plus pertinente que l’exécution peine à transcender la formule. Le principal reproche qui émerge est celui d’un rythme en dents de scie. Les Numériques pointe ainsi « son rythme trop lent pour empêcher le programme de flirter avec l’ennui », et regrette que l’histoire progresse « à une vitesse d’escargot ».

Ce sentiment d’une histoire qui n’atteint jamais son plein potentiel est partagé par Variety, qui assure que les idées sont captivantes, mais que « l’exécution et le dénouement ne sont pas au rendez-vous », laissant une impression de thriller « incomplet ».

Joe Freeman dans L’institut.©MGM+

Pour The Guardian, le verdict est bien plus sévère : le journal britannique parle d’un véritable « massacre » du roman, où, une fois dépouillée du génie littéraire de King, l’intrigue se résume à « la torture d’enfants pour les choquer », une coquille vide incapable de susciter une véritable terreur.

Un casting irréprochable

Malgré une intrigue qualifiée de « balisée, voire téléphonée » par Première, la série parvient néanmoins à captiver le spectateur et devient même « très addictive ». Le critique l’affirme : ces huit épisodes ont de quoi « vous garder en haleine jusqu’à la fin de l’été ». Si la critique est divisée, les médias sont unanimes sur un point : le succès de L’institut repose essentiellement sur la justesse de son casting et notamment sur le talent du jeune Joe Freeman, qui « crève l’écran » dans le rôle de Luke, selon Les Numériques. La journaliste salue un acteur « tour à tour amusant, impertinent, touchant et attachant ». Un sentiment partagé par Allociné, qui confie s’être « attaché rapidement à lui et à son jeu assez particulier ».

Viggo Hanvelt, Joe Freeman et Mary-Louise Parker dans L’institut.©MGM+

Du côté des adultes, Première note que Ben Barnes impose son « charisme ordinaire » et Mary-Louise Parker campe une cheffe des opérations « insaisissable ». Les Numériques regrette néanmoins le fait que leurs personnages manquent parfois de développement pour leur donner toute la substance qu’ils méritent. Cette distribution impeccable évolue dans une atmosphère soignée, servie par une « photo froide et clinique qui colle bien à l’ambiance », détaille le média.

Selon Allociné, la comparaison entre L’institut et Stranger Things est inévitable. La journaliste voit dans le jeune Luke « un pendant à Eleven », et Les Numériques relève un cadre aux « airs de laboratoire de Hawkins ». Les critiques estiment que cette nouvelle adaptation de Stephen King pourrait ainsi servir de substitut de choix pour les fans en manque de la série Netflix.

Ben Barnes dans L’institut.©MGM+

Au terme de ses huit épisodes, la production de HBO Max s’achève sur des pistes jugées « plutôt excitantes » pour une éventuelle saison 2. Une ouverture sur « une mythologie plus vaste », comme l’analyse Première, qui laisse espérer que la série trouvera enfin l’occasion de « prendre son envol au-delà des frontières du roman de King » et de surprendre un peu plus. Reste à savoir si le public suivra, pour permettre à ce thriller inégal de se révéler pleinement.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste