Sorti le 11 juillet, le nouvel opus de Burna Boy marque un tournant dans la carrière de l’artiste nigérian. Pensé comme un projet global, l’album multiplie les collaborations internationales et affirme sa volonté de repousser les frontières musicales.
Huitième opus du géant nigérian de l’afrobeats, No Sign of Weakness confirme l’ambition démesurée de Burna Boy : s’imposer comme le cœur battant d’une musique mondiale sans frontières. Avec un casting de luxe – Stromae, Travis Scott, Shaboozey et Mick Jagger – et une direction artistique hybride, l’artiste trace une ligne entre Lagos et Londres, entre ego-trip et introspection. « Je ne montre aucun signe de faiblesse, alors on en a fait un slogan », confie-t-il à Associated Press.
Fusion sans limite
Plus qu’un album, cet opus est une démonstration d’afro-fusion à haute intensité. Dès No Panic, l’ouverture donne le ton : tambours d’Afrique de l’Ouest, punchlines bravaches et flow maîtrisé. Premium Times Nigeria souligne une « ambiance résiliente », avec des morceaux qui « transmettent mieux le message » du titre de l’album.
Il pioche dans le patrimoine musical mondial, samplant Back to Life de Soul II Soul sur Update, ou remixant The Cure & The Cause sur Bundle by Bundle. Un hommage à la culture afro-caribéenne londonienne, comme le souligne RFI, où « le spirituel dialogue avec le club ».
Des invités à la hauteur
Les collaborations marquent. Sur Empty Chairs, Burna Boy et Mick Jagger échangent en miroir leurs désillusions : « Tes amis mentent tous, et tes ennemis trichent », lance le leader des Rolling Stones. Burna répond par une confession voilée : « J’étais dans la salle d’audience. Il y avait moi, le juge, le jury et quelques chaises vides. »
Autre sommet : Pardon, piano-voix mélancolique avec Stromae. Le Belge, rare ces dernières années, fait une nouvelle apparition après son succès planétaire en duo avec Pomme sur Meilleure ennemie. Pourtant, certaines critiques comme Native jugent ce titre « un peu décevant comparé à la puissance du reste de l’album ».
Un équilibre inégal
Si les critiques s’accordent sur l’envergure du projet, les avis divergent sur sa cohérence. Pour Native, l’album donne l’impression que Burna « offre une performance destinée à convaincre qu’il n’y a aucun signe de faiblesse dans son armure » mais sans atteindre les sommets de ses précédents projets. De même, le média déplore que « seules quelques chansons témoignent vraiment du titre de l’album ».
À l’inverse, Premium Times Nigeria salue « un regard méditatif sur la célébrité, l’identité et la résilience », soulignant que l’opus « explore sa force avec la faiblesse et les défauts humains ». Du côté du Monde, on évoque un disque où « l’afrobeats est percuté par d’autres couleurs musicales, du rock, mais aussi de la house tribale ou de la chanson francophone », saluant une audace artistique.
Alors que l’album accompagne le lancement d’une nouvelle tournée nord-américaine prévue pour novembre – avec une première historique au Red Rocks Amphitheatre du Colorado –, Burna Boy poursuit sa stratégie d’expansion. Il ne se contente plus de faire rayonner l’afrobeats : il en redéfinit les contours. No Sign of Weakness n’est pas seulement un album : c’est une déclaration d’intention, portée par un artiste qui s’impose désormais comme une figure centrale du soft power africain.