
Avec son décor présidentiel plus vrai que nature, La résidence a de quoi troubler les spectateurs. Mais derrière les dorures, c’est un faux-semblant soigné qui se joue : la Maison Blanche que l’on croit visiter n’a jamais quitté Hollywood.
C’est une nouvelle exploration des coulisses feutrées du pouvoir américain. La résidence, lancée le 20 mars sur Netflix, s’impose déjà comme la deuxième production la plus visionnée du moment, juste derrière Adolescence.
Mêlant mystère, satire politique et humour, le nouveau projet de Shonda Rhimes délaisse les fastes romantiques de Bridgerton pour un huis clos au cœur du palais présidentiel. Un dîner d’État tourne au drame lorsqu’un meurtre est commis. Une enquête s’ouvre, dirigée par la détective Cordelia Cupp, qui tente d’éclaircir l’affaire dans un décor digne d’un Cluedo politique.
Une reconstitution fidèle
Mais que les spectateurs ne s’y trompent pas : malgré l’impressionnante fidélité des lieux, La résidence n’a pas été tournée à la Maison Blanche. Il ne s’agit que d’une représentation méticuleusement orchestrée en studio.

Les équipes ont investi les Raleigh Studios à Los Angeles, où elles ont recréé l’intégralité de l’intérieur présidentiel. Comme le révèle Allociné, « François Audouy, le chef décorateur, a travaillé avec ses équipes sur la fabrication d’un modèle réduit de la Maison Blanche, en se basant sur un modèle existant exposé dans un musée américain. » Grâce à cette maquette, les 132 pièces et trois étages ont été reproduits pour guider les caméras dans ce labyrinthe institutionnel.

« Nous voulions créer cette authenticité et ce réalisme en construisant la plupart des pièces que vous voyez dans la série, confie Audouy au média. Il n’y a probablement que 5 % des pièces qui ont dû être créées à l’aide d’effets visuels. » Des consultants spécialisés ont également épaulé l’équipe artistique, à l’image d’Haley O’Connor, ancienne assistante de l’huissier en chef de la Maison Blanche.
Pourquoi la véritable Maison Blanche reste-t-elle hors champ ?
Si une série telle que La résidence fascine, c’est aussi parce que filmer dans la véritable Maison Blanche relève de l’impossible. L’accès est strictement contrôlé, et rares sont les productions à obtenir une quelconque autorisation. Pour des raisons de sécurité et de confidentialité, les tournages à l’intérieur du bâtiment sont pratiquement inexistants.
C’est ainsi que des films comme Le président et Miss Wade (1995) ont utilisé des décors construits à Culver City, en Californie, réemployés ensuite pour Nixon (1995) et Independence Day (1996). La chute de la Maison Blanche (2013) et sa suite La chute de Londres (2016) ont également bénéficié de décors originaux, inspirés, mais fictifs.
Certaines œuvres sont parvenues néanmoins à filmer de véritables images extérieures de la résidence : c’est le cas du film Dans la ligne de mire (1993) de Wolfgang Petersen, avec Clint Eastwood. Mais même ici, toutes les scènes d’intérieur ont été intégralement tournées en studio.