Dans un rapport, le Parquet de Paris et trois autorités tirent la sonnette d’alarme sur la montée des escroqueries financières, qui ciblent notamment les jeunes.
De faux « bons plans » pour attirer les internautes. Ils se sont multipliés sur les réseaux sociaux ces dernières années, selon un rapport. Dans ce dernier, le Parquet de Paris, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) mettent en garde le public sur la montée des escroqueries financières. « Les réseaux sociaux et les influenceurs sont le nouveau point d’entrée » de celles-ci. Les personnes touchées sont ainsi « un public plus jeune, de milieu plus modeste que la cible traditionnelle des arnaques au placement ».
Le procédé pour attirer les victimes est toujours le même. Les délinquants commencent avec des publicités. Une fois que l’internaute a cliqué dessus, ses données personnelles sont collectées. Il est alors contacté par un faux conseiller, qui le met en confiance. Appâté par un premier investissement modeste qu’il peut récupérer, il est incité à investir davantage. Mais son compte et ses fonds sont par la suite bloqués lorsqu’il souhaite récupérer son argent.
Une montée des arnaques avec de lourdes pertes
Que ce soit sur les réseaux sociaux ou d’autres supports, les escrocs savent s’y prendre pour attirer leurs victimes. Ils leur suggèrent des investissements dans des places de parking ou des chambres d’Ehpad, des bons plans pour acheter des cryptoactifs ou des livrets d’épargnes avantageux. La crise sanitaire associée à un environnement de taux d’intérêt bas a, par ailleurs, été bénéfique pour ces arnaques, selon le rapport. S’étant intensifiées ces deux dernières années, les escroqueries aux livrets ont ainsi causé des pertes de 72 000 euros en moyenne par victime cette année, d’après l’ACPR. Concernant les cryptoactifs, les préjudices se sont élevés à 20 000 euros par épargnant selon l’AMF.
En outre, le préjudice global des victimes de ces arnaques est estimé à près de 500 millions d’euros chaque année par le Parquet de Paris. Les escrocs profitent du manque d’éducation financière des Français. Selon un sondage BVA pour l’AMF, ils sont largement conscients du risque d’arnaques aux placements : 97% le jugent important et 51% très important. Le problème, c’est qu’ils sont tout de même nombreux (64%) à penser que des placements sans risque et plus rentables que les livrets d’épargne existent.