Sous couvert de développement personnel, Les Meurtres zen s’est affirmé comme l’une des séries les plus obsédantes et dérangeantes de cette fin d’année. Au point de la renouveler pour une deuxième saison ?
Depuis quelques années, les séries allemandes s’imposent sur la scène internationale – et Netflix l’a bien compris. Du thriller au drame en passant par l’action, la plateforme a misé sur des shows variés, qui ont tous rencontré un très large succès sur son catalogue. Dark nous a fascinés avec son intrigue temporelle complexe, Unorthodox nous a touchés avec son récit poignant d’émancipation, Chère Petite nous a retourné le cerveau, et Kleo nous a captivés avec sa dose d’humour noir et de baston. De l’autre côté du Rhin, les cinéastes ne cessent de renouveler les genres, en proposant des histoires originales et profondes, à la réalisation léchée. La dernière en date ? Les Meurtres zen, une production en huit épisodes qui continue de nous obséder.
Quand Dexter rencontre Petit BamBou
Sortie le 31 octobre sur Netflix, la série s’est hissée en tête des programmes les plus visionnés de la plateforme en seulement un week-end. Adaptée des romans éponymes de Karsten Dusse, vendus à plus de deux millions d’exemplaires en Allemagne, cette dernière nous plonge dans un monde qui combine l’expertise de Dexter, la folie et l’humour de Breaking Bad, et la méditation en pleine conscience de Petit BamBou.
On suit le quotidien de Björn Diemel (brillamment incarné par Tom Schilling), un grand avocat qui se découvre par hasard un nouveau passe-temps relaxant : les meurtres. Tentant de trouver un meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée, le quarantenaire assiste à un séminaire sur la pleine conscience. Son but : trouver le moyen de passer plus de temps avec sa fille, et de sauver son mariage.
« Le séminaire tient ses promesses, mais pas comme Björn l’avait imaginé, souligne le synopsis officiel. Alors qu’il décide d’appliquer à son client, le chef mafieux Dragan Sergowicz (Sascha Geršak), les techniques de pleine conscience qu’il vient d’assimiler, il se retrouve avec la police et tout un gang criminel à ses trousses. Cependant, dans ce contexte tendu, Björn parvient à garder son sang-froid et à transformer complètement sa vie. Et s’il lui faut maintenant éliminer quelques personnes pour résoudre ses problèmes, ce ne sont là que des conséquences naturelles de son changement de vie. »
Une histoire à réécrire
Fascinés par ce contraste entre quête de sérénité et violence des actions, les spectateurs ont bingé la première saison en quelques heures et s’interrogent désormais quant à une potentielle suite. Dans les faits, Netflix n’a pas officialisé le renouvellement de la série. Cependant, plusieurs indices laissent espérer une seconde salve. En effet, le succès rapide et l’accueil positif du public sont des atouts majeurs, la plateforme basant souvent ses décisions sur les statistiques de visionnage et les taux de rétention d’audience.
De plus, le matériau original offre une matière solide pour continuer l’histoire. La première saison a adapté l’ensemble du premier roman de Karsten Dusse, et la seconde pourrait naturellement s’inspirer de son second roman, Das Kind in mir will achtsam morden (Les Meurtres Zen – Tome 2 Des meurtres pour lâcher prise).
Dans ce volume, l’avocat a abandonné sa carrière pour gérer deux clans criminels, tout en s’occupant d’une crèche privée et en naviguant dans une relation complexe avec son ex-femme. De quoi donner lieu à de nouveaux épisodes tout aussi fous et rythmés que les premiers. Si cette suite est confirmée, Tom Schilling devrait reprendre son rôle de Björn Diemel, et on pourrait s’attendre au retour d’Emily Cox (Katharina Diemel), Sascha Geršak (Dragan Sergowicz) ou encore Alexander Czerwinski (Vladimir).