Ce jeudi 29 août, Deluxe a (encore une fois) retourné la scène du Rose Festival. Quelques heures avant ce concert explosif, L’Éclaireur s’est glissé dans les coulisses pour un jeu de questions/réponses à l’image du groupe : complètement fou, plein d’humour et de second degré.
Vous êtes des habitués de la scène : vous avez joué dans la rue, dans des petites et grandes salles, en France et à l’étranger, mais aussi dans de nombreux festivals. Qu’est-ce qui vous plaisait dans le Rose ?
Kilo : Le fait que ce soit un festival à l’initiative d’artistes. D’autant plus qu’on les connaît et qu’on croise régulièrement leur route.
LiliBoy : Ce sont surtout des artistes qui célèbrent leur ville d’origine ! Il n’y en a que trop peu. J’aime aussi beaucoup leur programmation, qui est extrêmement éclectique, et le choix de couleur qui rythme le festival. Ça rend heureux, le rose, c’est joyeux !
Vous vous produisez ce soir sur la scène Beauzelle. Faites vivre ce moment à nos lecteurs : ça ressemble à quoi, un concert de Deluxe ?
Pépé : On essaie de créer un vrai moment de fête, on échange énormément avec le public. L’idée, c’est de faire un show complet avec des costumes, une grosse scénographie, des chorégraphies, des roulades de LiliBoy… Notre objectif est simple : rendre le public heureux.
LiliBoy : On essaie de surfer la vague du groove ! Enfin, pour ma part, j’essaie toujours de la rattraper. Elle est difficile à choper [rires] !
Pépé : C’est pour ça que tu as apporté tes lunettes dents ?
LiliBoy : T’as vu ça ? [Elle nous montre ses lunettes de soleil, roses, dont les branches représentent des dents, ndlr]
Kilo : Parfait pour le festoche !
Pietre : Ça met un peu mal à l’aise, mais on est dans le thème.
Vous êtes réputés pour vos scénographies folles et rythmées par de nombreuses surprises. Que réservez-vous aux spectateurs du Rose Festival ?
Pietre : On aura Francis Cabrel à la batterie ! [Spoiler alert : c’est faux. Mais Kilo nous a offert un solo exceptionnel à la batterie, ndlr]
Kilo : Ce soir, c’est particulier, parce qu’on a fait venir expressément un train fantôme sur la scène – comme ceux qu’on trouvait dans les fêtes foraines quand on était petits. L’idée, c’est qu’il y ait des invités surprises dedans, dont DJ Snake [Spoiler alert : DJ Snake n’est pas monté sur la scène, ndlr]. Il ne vient pas jouer avec nous, mais…
Pietre : En fait, c’est le fantôme de DJ Snake. Beaucoup moins cher pour le coup.
LiliBoy : Pour la petite histoire, quand Bigflo et Oli m’ont appelée en me disant : “Eh, Lili !”… Non, en réalité, je ne m’appelle pas comme ça, mais…
Kilo : “Eh, Sylvain !”
LiliBoy : “Eh, Joachim !”
Pépé : “Eh, Luc !”
LiliBoy : Bref, ils m’appellent, et ils me disent : “Vous ne reviendrez pas au Rose Festival cette année ?” Je leur ai répondu que c’était une idée super bête, parce qu’on l’avait déjà fait, que ce serait redondant. Vous êtes relous les gars, lâchez-moi ! [Rires] Je leur ai dit que je voulais bien jouer à une seule condition : qu’il y ait Francis Cabrel. Ils ont fait des miracles et ils l’ont programmé.
C’est donc grâce à vous si on peut voir Francis Cabrel ce soir.
LiliBoy : Vous pouvez dire “merci le Rose”, mais vous pouvez aussi dire “merci Deluxe”.
Merci Deluxe ! On l’a dit : vos concerts ressemblent à des fêtes géantes. Pourquoi est-ce si important pour vous de transmettre toute cette joie et cette bonne humeur à votre public ?
Kilo : C’est aussi une enfance qui n’a pas été facile pour tout un chacun…
Pietre : Je pense que c’est lié à notre histoire. On a commencé en jouant dans la rue, donc notre objectif était de garder le public. Pour qu’il reste, on devait lui proposer un show vivant et festif, on devait constamment attirer son attention, et on a sûrement gardé ces réflexes, même si nos salles se sont agrandies au fil du temps.
LiliBoy : Il fallait qu’on soit des petites bêtes de foire, quoi !
Kaya : J’ai envie de dire : “Est-ce que ce monde est sérieux”…
Kilo : Et une enfance difficile aussi.
LiliBoy : On se nourrit de nos traumas d’enfance pour être heureux sur scène. Je pense à tout ce qu’on m’a fait, à tous mes ex qui m’ont fait du mal, et on y va, à fond.
Pépé : C’est un peu comme une psychanalyse, mais… joyeuse et collective.
Kilo : Et une enfance pas facile.
Pépé : Je pense que c’est aussi le but de l’art et de la musique : penser à autre chose, aller dans un autre monde, se déconnecter de la vie de tous les jours.
Vous avez vous-même lancé votre propre événement, le Super Moustache Festival, à Aix-en-Provence. Qu’est-ce qui vous a poussés à vous lancer dans cette aventure ?
Kilo : C’était très inspirant de voir que des groupes de musique, comme Bigflo et Oli, pouvaient lancer leur propre festival. On avait ce rêve depuis très longtemps. On voulait célébrer notre ville d’origine. Pour la petite histoire…
LiliBoy : Ils nous ont devancés !
Kilo : On y pensait depuis super longtemps et ça se goupille super bien parce qu’on est quasiment sur les mêmes dates et on participe aux festivals l’un de l’autre. Par exemple, Bigflo et Oli seront présents au Super Moustache Festival en septembre. C’est un échange de bon procédé.
LiliBoy : C’est drôle, parce que comme eux, on vient aussi de remplir des stades dans notre ville d’origine, à Aix-en-Provence.
Pietre : Des stades de parking [Rires] !
LiliBoy : Des city stades [Rires].
Kilo : Et eux aussi ont eu une enfance pas facile…
Les festivals, c’est aussi LE lieu où vous rencontrez d’autres artistes avec qui vous collaborez par la suite. Quels nouveaux featurings vous feraient rêver après le Rose Festival ?
Pépé : Cabrel !
LiliBoy : Francis, Francis !
Pietre : MC Solaar aussi. Même si Francis Cabrel est clairement la star.
Et ça donnerait quoi, une collab’ entre Deluxe et Francis Cabrel ?
Pietre : Il y a un petit peu de Francis dans Deluxe et un petit peu de Deluxe dans Francis, finalement…
Kilo : Là, ça donnerait un Francis Deluxe [Rires].
Le Super Moustache Festival se tiendra les 13 et 14 septembre à Aix-en-Provence.