Entretien

Oli pour le Rose Festival : “Avec Flo, on créait déjà des festivals dans la cour de l’école primaire”

12 août 2024
Par Agathe Renac
Bigflo et Oli seront de retour sur la scène du Rose Festival cette année.
Bigflo et Oli seront de retour sur la scène du Rose Festival cette année. ©BOBY

Booba, Francis Cabrel, MC Solaar, Justice, Pomme, Niska… Cette année, le Rose Festival s’annonce aussi éclectique qu’explosif. À quelques semaines de cette nouvelle édition, Oli s’est prêté au jeu de l’interview pour nous faire entrer dans les coulisses de cet événement exceptionnel.

Toulouse est au cœur de vos chansons, de vos clips, et même de vos projets. Pourquoi un tel amour pour cette ville ?

Je l’aime autant parce que j’y suis né. Je ne le dis pas pour la rime, mais je pense que si j’avais grandi à Mulhouse, j’aurais tout donné à cette ville-là. J’ai un vrai attachement pour Toulouse, parce que c’est notre base, nos racines. Je ne suis pas objectif, mais j’ai la sensation que c’est un endroit où on vit vraiment ensemble. Les choses et les gens se mélangent d’un point de vue humain, sociétal et musical. Toulouse nous a construits et portés, elle est responsable d’une grande partie de notre succès. On a commencé à remplir des petites salles et à rêver ici. C’est là que tout a commencé.

Vous lui avez carrément dédié un événement musical de grande ampleur : le Rose Festival. Pourquoi ce projet vous tenait-il particulièrement à cœur ?

Avec Flo, on a toujours organisé des concerts. On avait même créé un festival dans la cour de l’école primaire, où on laissait nos potes chanter ! [Rires] On a toujours eu ce rêve de rassembler les gens autour d’un événement culturel. Toulouse développe d’excellents projets depuis des années, mais on avait la sensation qu’il manquait un festival plus jeune, dédié à notre génération, avec de la musique urbaine et moderne. L’idée s’est immiscée dans notre tête il y a des années, bien avant le Covid. On a uni nos forces avec d’autres entités, on s’est associés à Bleu Citron – nos producteurs de toujours qui ont organisé tous nos concerts et nos stades – et on a lancé le projet.

Aftermovie du Rose Festival 2023.

En réalité, ça a été un succès incroyable dès la première année. Tout était complet. On a commencé avec un événement sur deux jours, puis on en a ajouté un pour l’édition suivante et, en 2024, le festival se tiendra sur quatre jours – dont un ouvert à un public plus large avec Francis Cabrel, Jain et MC Solaar.

Il y aura aussi du rap, de l’électro et de la pop. C’est un projet qui nous prend quasiment la moitié de notre temps, mais on est super impliqués dans la programmation (on est déjà sur celle de l’année prochaine), dans la décoration, dans les scènes, dans la vie associative – notamment avec la nôtre, Association Rose –, et on est très fiers de ce qu’on a construit.

Comment sélectionnez-vous les artistes qui représentent le Rose Festival et se produisent sur vos scènes ?

C’est beaucoup de discussions avec Flo. On reste néanmoins très ouvert à l’avis de nos proches, des personnes qu’on rencontre dans la rue et des commentaires qu’on reçoit. On a notamment un groupe WhatsApp avec nos potes dans lequel on échange sur ce qu’on a entendu autour de nous, ce que les gens veulent voir en concert, etc. Le Rose Festival, ce n’est pas juste une playlist Spotify qu’on met sur scène, ni un événement égocentrique où on se fait plaisir. On essaie de régaler la jeunesse et notre public.

Quelles prestations attendez-vous particulièrement cette année ?

Je dois avouer que c’est légendaire d’avoir Francis Cabrel ! Il fait très peu de concerts, c’est un honneur de l’avoir sur scène avec nous. On a vraiment hâte d’assister à ce concert.

©BOBY

La deuxième légende qui nous semblait complètement inaccessible, c’est Booba. Je n’aurais jamais imaginé le recevoir dans un festival que j’ai créé. C’est irréel, j’y pense tous les jours. On va avoir un des pionniers et une des légendes du hip-hop. C’est un rêve !

Le public doit-il s’attendre à des changements par rapport aux précédentes éditions ?

La vraie différence, c’est ce jour supplémentaire. C’était un gros challenge pour nous. On ne s’en rend pas forcément compte, mais ça implique le fait de convaincre de nouvelles personnes, trouver des styles différents. D’année en année, on essaie de s’améliorer. Pour cette édition, on s’est notamment beaucoup concentrés sur la décoration. Il y aura beaucoup de nouveautés. On a collaboré avec des artistes – que je ne peux pas encore dévoiler – qui ont créé des œuvres uniques pour l’occasion. On fait un vrai lien avec le monde de l’art en général.

Il y aura aussi un show spécial Bigflo et Oli. Pour avoir vu plusieurs de vos concerts, je peux affirmer que c’est quelque chose de géant. Vous êtes très généreux avec votre public, tout est millimétré et il y a de nombreuses surprises. Pourquoi ces spectacles d’une telle envergure vous tiennent-ils autant à cœur ?

Je pense qu’on est encore un peu dans la foule, on a ces deux visions. On est parfois durs avec nos équipes, on peut faire des fixettes, mais on a vraiment cette envie de régaler notre public en leur proposant la meilleure expérience possible. Récemment, on a fait deux stades, une tournée des Zéniths, la précédente édition du Rose, et on a envie de proposer quelque chose de différent pour ne pas souler ni fatiguer les spectateurs avec les mêmes morceaux et le même spectacle.

©BOBY

Ce 31 août, on se produira pour le “Show spécial Rose”, avec une prestation unique et jamais faite auparavant, un décor particulier, et quatre à cinq invités surprises très connus qui nous rejoindront sur scène.

Avez-vous, vous aussi, été marqué par certains concerts dans lesquels vous vous êtes senti privilégié ?

J’ai de grands souvenirs des prestations de Youssoupha, mais mes premiers concerts, ce sont ceux de Diam’s. Je l’ai vue deux ou trois fois à Toulouse, j’étais au premier rang. Ce sont des artistes qui m’ont beaucoup marqué. Ils nous ont donné envie de faire de la scène et des festivals. Cette sensation de se sentir connecté avec l’artiste est unique. C’est aussi ce qui me motive autant à bosser et à me lancer dans ce type de projet.

De nombreuses personnes pensent qu’on a créé le Rose pour se faire de l’argent, mais c’est faux. D’un point de vue financier, c’est un vrai pari, car l’économie d’un festival est fragile, surtout en ce moment. En réalité, c’est juste un truc de passionnés. On veut créer des souvenirs.

Après la tournée des Zéniths, des stades complets et cette nouvelle édition du Rose Festival, quelle est la prochaine étape ?

On est hyper actifs, donc on a plein de projets. En ce moment, on se concentre sur notre marque de vêtements qu’on essaie de développer, Visionnaire. De grosses collaborations arrivent bientôt, et on a travaillé sur une collection dédiée au Rose Festival qui pourrait vraiment faire kiffer le public. Je pense qu’elle va marquer les esprits. Je ne peux malheureusement pas vous dévoiler les autres projets, mais tout ce que je peux vous dire, c’est qu’ils concernent l’art avec un grand A.

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Le Rose Festival de Toulouse, les 29, 30, 31 août et 1er septembre. Billetterie par ici.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste