Entretien

Trois questions à la rappeuse Amalia : « je décris la vie d’une « petite nana » qui essaie de comprendre son monde »

02 décembre 2021
Par Clélia Bourriot
Trois questions à la rappeuse Amalia : « je décris la vie d'une "petite nana" qui essaie de comprendre son monde »
©TDR

Le premier titre de la chanteuse et rappeuse Amalia, Conversation, est disponible depuis le 1er décembre dernier, et s’annonce comme le début d’une série déclamée sous forme de questions-réponses introspectives.

La jeune artiste marseillaise s’est fait connaître lors d’un freestyle pour Planeterap, sur Skyrock. Rapidement repérée par celui qui deviendra son producteur, elle forme avec François, le projet d’une série de chansons intitulée Petite Nana. C’est sur Instagram, où elle comptabilise pas moins de 15 000 abonnés qu’Amalia annoncera la sortie à venir de son premier titre, Conversation. Publié le 1er décembre dernier, ce clip tourné en plan séquence est ainsi le premier d’une longue série à venir – une première invitation à découvrir l’univers de la chanteuse et rappeuse. Nous avons rencontré Amalia, qui, à seulement 22 ans, est prête à s’affirmer dans le milieu du rap, et à y faire advenir les récits de sa génération.

Comment décririez-vous votre rap à celles et ceux qui ne l’auraient pas écouté ?

Tout d’abord, je décrirais mon rap comme un outil. Un outil qui me permet d’introduire des sujets ou des émotions que j’ai du mal à extérioriser. Et je rajouterais que mon rap est générationnel : j’ai 22 ans, et je décris la vie d’une « petite Nana » qui essaie de comprendre son monde – notre monde. C’est pour ça que je pense que mes raps et mes chansons peuvent toucher un grand nombre de personnes. Dans mon clip, je m’adresse à mes parents, à mes amies, à mon public… mais surtout à moi, en fait. Il s’agit d’une conversation entre mon égo et moi-même. Mon égo m’amène constamment à me poser des questions, à me protéger, à choisir. Conversation, c’est une conversation d’adieu avec l’enfant que je suis encore malgré la vie et l’environnement qui me grandit et me force à agir comme une adulte.

Votre musique a t-elle été un exutoire pour toute une génération isolée, marquée par la pandémie et les périodes de confinement ?

J’ai commencé à écrire avant la pandémie, mais cette période a effectivement été remplie de doutes, d’angoisses sur l’avenir et sur la personne que je voulais être. Alors j’écrivais pour exister, pour me faire entendre, pour faire taire mes angoisses. Cette pandémie m’a permis de changer ma façon d’écrire : j’écrivais pour le plaisir, pour me challenger, pour gagner de l’argent ; quand le virus est arrivé je me sentais bien seule, je ne savais pas à qui parler, alors j’ai commencé à écrire pour moi.

Vous êtes à la fois autrice, compositrice et interprète ; comment Petite Nana a pris forme?

Petite Nana a pris forme sur les réseaux sociaux pendant le premier confinement. L’idée de créer cette série de freestyle est arrivée lorsque mon meilleur ami et moi étions en train de discuter de nos déceptions sentimentales. C’est là que j’ai eu l’idée d’appeler cette série Petite Nana, en référence à toutes les histoires d’amour que j’avais connues, mais surtout à toutes celles que j’aurais voulu connaître. J’étais entre humour et mélancolie… Et j’ai commencé à gagner en visibilité. La série est pensée aujourd’hui comme une série de freestyles où je serai libre de propositions, et Conversation est donc le premier épisode !

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Article rédigé par
Clélia Bourriot
Clélia Bourriot
Journaliste