Sixième femme à être « panthéonisée » – sur un total de 81 personnalités – Joséphine Baker rejoindra aujourd’hui le monument parisien.
La cérémonie commencera à 17h30 par la remontée de la rue Soufflot, en face du monument qui, depuis la Révolution, a vocation à honorer les grands personnages ayant marqué l’Histoire de France. Des images retraçant la vie de l’artiste seront ensuite diffusées sur la façade du Panthéon, avant que le président Emmanuel Macron ne prenne la parole. Résonneront aussi, bien sûr, quelques unes des chansons emblématiques de Joséphine Baker – Me revoilà Paris, C’est lui, J’ai deux amours. Première femme noire devenue star internationale au milieu des années 1920, Joséphine Baker sera aussi la première femme noire et la première artiste scénique à rejoindre le club très privé des « grands hommes ».
Nationalisée française en 1937, Joséphine Baker aura, entre autres, dansé seins nus au Théâtre des Champs-Elysées, créé l’orphelinat du Château de Milandes (Dordogne), recueilli des informations sur les positions de l’armée allemande en France – et aura transmis à Londres rapports et clichés, soigneusement cachés dans ses partitions. Pleinement artiste, sa personnalité engagée et son militantisme ont ainsi fait de Joséphine Baker une femme de combat. Elle a imposé sa marque sur le temps et les arts, sans jamais renier le fait d’être femme, d’être noire, d’être bisexuelle – et surtout d’être libre.
Pour aller plus loin
Côté bande-dessinée, le scénariste José-Louis Bocquet et la dessinatrice Catel Muller ont récemment consacré un récit graphique particulièrement documenté et instructif à la vie de Joséphine Baker.
Enfin, côté politique, Rokhaya Diallo s’est exprimée dans le journal Libération pour rappeler qu’une panthéonisation ne valait pas des actions concrètes de lutte contre le racisme et la misogynie.
«La panthéonisation de Joséphine Baker répare nos mémoires mais cela ne peut être suffisant»
Rokhaya Diallo