Critique

Wish, Asha et la bonne étoile : croire en ses rêves, sans aller trop loin

07 juin 2024
Par Robin Negre
Asha dans “Wish : Asha et la bonne étoile.”
Asha dans “Wish : Asha et la bonne étoile.” ©Disney

L’Éclaireur revient sur le dernier film Walt Disney Animation Studios à l’occasion de sa diffusion sur Canal+, à quelques jours du lancement du Festival d’Annecy.

Dire que Wish : Asha et la bonne étoile était attendu est un euphémisme. Présenté comme une célébration des 100 ans de magie et traitant d’un thème fondateur pour Disney (le vœux à la bonne étoile), tout était réuni pour faire de ce nouveau film d’animation un grand classique instantané. Pourtant, malgré une ambition certaine et de nombreuses bonnes idées, le film manque de force et ne parvient pas à dépasser son postulat d’origine. Tout ça pour ça ?

Dans Wish : Asha et la bonne étoile, le royaume de Rosas est gouverné par Magnifico, souverain incontesté capable d’exaucer n’importe quel vœux. Seulement, le leader charismatique opère un contrôle strict sur les vœux de ses sujets, quitte à les garder enfermés sans jamais les réaliser selon leur dangerosité subjective. Une situation que la jeune Asha trouve injuste. En souhaitant face à la voie lactée, elle fait apparaitre Star, une étoile rayonnante qui bouleverse le royaume…

La bande annonce de Wish : Asha et la bonne étoile.

Wish : Asha et la bonne étoile a une thématique particulièrement intéressante : en évoquant le fait que chaque personne détient en elle la source de son propre bonheur, le film est d’un optimisme à tout épreuve et fait effectivement le lien avec les autres films Disney — dans le fond comme, d’ailleurs, dans la forme. La quête d’Asha la pousse à se questionner sur ses désirs et ceux des autres, et tout le combat menant à l’acceptation de son soi-intérieur démontre encore la capacité de Disney à tomber juste quand il s’agit de toucher universellement son public.

À cela s’ajoute une bande-originale inspirée composée par Julia Michaels, qui revient à l’essence même de la musique Disney : une « I Want Song » évoquant les rêves et envies de la protagoniste, une chanson faite par le méchant, une par l’acolyte… Sur de nombreux aspects, le long-métrage s’apprécie nettement grâce à son respect de l’héritage Disney et sa capacité à reprendre certains codes et archétypes régulièrement utilisés par le studio. À ce titre, le méchant Magnifico est un grand représentant des vilains Disney.

Renouveler l’animation

Techniquement aussi, Wish : Asha et la bonne étoile tente de garder une esthétique reconnaissable, tout en innovant pour marquer les 100 ans du studio et ouvrir une nouvelle ère dans l’animation. En proposant une 3D/2D donnant l’illusion d’être crayonnée et peinte, le film parvient à proposer des visuels sublimes, mais tombe à côté concernant les animaux, qui paraissent trop simples et pas assez aboutis pour convaincre.

Mais le véritable problème du dernier-né Disney réside en réalité dans le dénouement de son enjeu et dans la portée de son ambition. Wish : Asha et la bonne étoile ne sort jamais du cadre installé dès l’introduction. Une vaine sensation de surplace empêche l’émotion et la grandeur de s’installer. Simple quête visant à pénétrer dans un château pour y dérober des vœux, qui n’a pas le souffle épique attendu et espéré. Le film est à milles lieux de La Reine des neiges 2 par exemple, qui a su partir dans une épopée épique à travers sa propre mythologie. Pour un film célébrant les 100 ans du studio et vantant un tel héritage, il est dommage de voir à quel point la résolution finale ne prend jamais, malgré, à nouveaux, plusieurs bonnes idées et des scènes somme toute réussies.

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Constat paradoxal face à Wish : Asha et la bonne étoile : un grand méchant, une héroïne attachante, une thématique riche et une bonne musique ne permettent pas de compenser le manque d’ambition structurelle du récit — et des personnages secondaires complètement ratés et antipathiques. La volonté de correspondre absolument à l’héritage Disney et aux 100 ans du studio a visiblement empêché l’équipe du film de se lâcher complètement. Un film agréable, mais in fine trop timide.

Heureusement, Vaiana 2, le prochain film d’animation Disney devrait proposer une nouvelle aventure pleine de voyage et de découverte, ce qui manque cruellement à Wish : Asha et la bonne étoile.

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