Entretien

Tunnel to Summer : 5 questions au réalisateur du film d’animation événement

05 juin 2024
Par Agathe Renac
“Tunnel to Summer”, au cinéma dès le 5 juin.
“Tunnel to Summer”, au cinéma dès le 5 juin. ©2022 Mei Hachimoku, Shogakukan / The Tunnel to Summer, the Exit of Goodbyes Film Partners

Diffusée dès le 5 juin au cinéma, l’adaptation du light novel à succès nous plonge dans un univers fantastique, dans lequel un tunnel magique exauce tous les vœux. L’animateur japonais Tomohisa Taguchi (Digimon Adventure, Persona 3) nous a fait entrer dans ce monde fascinant le temps d’une interview.

Quelle est la genèse de ce projet ? Pourquoi souhaitiez-vous raconter cette histoire ?

La société Pony Canyon, qui détient les droits sur le light novel, a demandé au studio CLAP d’adapter l’œuvre originale. Quand le producteur m’a proposé de me charger de ce portage à l’écran, j’ai tout de suite accepté. J’étais très excité à l’idée de m’essayer à la tranche de vie – un genre dans lequel je ne m’étais jamais aventuré durant ma carrière – et de développer une histoire d’amour. J’aime beaucoup l’intrigue de Tunnel to Summer. Elle traite d’une manière très juste la question du sentiment amoureux – y compris du chagrin d’amour –, mais aussi celle de la perte d’un être cher, comment se remettre d’une telle épreuve et la possibilité de résilience.

Quelles ont été vos influences durant votre processus créatif ?

Ça peut paraître surprenant, mais ces influences ne proviennent pas uniquement du monde de l’animation. Par exemple, nous avions une référence commune avec l’auteur de l’œuvre originale : Interstellar de Christopher Nolan. C’était notre langage commun. Je voulais aussi que la temporalité du film soit assez lente, que le temps s’écoule et s’étire comme dans les œuvres d’Andreï Tarkovski.

L’adaptation de romans, mangas ou light novels est toujours un exercice délicat. Comment l’avez-vous appréhendé ?

Le plus grand défi a été de faire tenir l’intrigue du light novel dans un temps défini. C’est très difficile de faire entrer toute cette histoire en 1h24 de film. J’ai dû “écrémer” le récit et renoncer à certains passages, comme le développement du personnage de Kawasaki (la jeune fille avec laquelle Anzu se bat). L’autre changement concerne les deux héros. Dans l’œuvre originale, ils ont un côté beaucoup plus “manga”. J’ai voulu leur apporter plus de réalisme avec des émotions et des sentiments plus proches de la réalité.

©2022 Mei Hachimoku, Shogakukan / The Tunnel to Summer, the Exit of Goodbyes Film Partners

Dans le film, un tunnel magique permet aux personnes qui le traversent de réaliser leurs vœux. Quel aurait été le vôtre ?

Quand je réalisais le film, je me sentais assez proche du personnage d’Anzu. Elle est très complexée par son travail, elle a le sentiment de ne pas avoir de talent et elle formule ce vœu – celui de réussir dans l’industrie du manga et d’être bonne dans ce qu’elle fait – au moment d’entrer dans le tunnel. Je comprends et partage son point de vue. Cependant, si je devais traverser ce passage magique aujourd’hui, je pense que je ferais des souhaits plus personnels, comme le bonheur et la santé de ma famille.

Chaque seconde passée dans ce tunnel représente des heures dans la réalité. Êtes-vous plutôt du genre à profiter de l’instant présent, ou seriez-vous prêt à sacrifier des années de votre futur pour retrouver brièvement les fantômes de votre passé ?

Je crois que je fais partie de ces personnes pragmatiques qui considèrent qu’on n’a pas vraiment le choix. Nous autres, êtres humains, n’avons que le présent à vivre – et je pense que si nous le vivons à 100%, ça nous ouvre des portes et des opportunités. Quand on est dans l’instant, le futur n’est encore qu’une illusion et le passé est passé, donc on ne peut plus agir dessus. Cette manière de penser ne me laisse pas d’autre choix que d’être dans le moment présent et d’en profiter au maximum.

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Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste