La 77ᵉ édition du festival, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a pris une décision historique.
Il semblerait que le Festival de Cannes soit bien décidé à récompenser les créateurs de mythes et de fables contemporains cette année. En effet, après avoir annoncé décerner à George Lucas la palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, la 77e édition récompensera également le Studio Ghibli en guise de célébration des nombreux films d’animation qui ont fait la gloire du studio japonais.
Travail collectif
2024 semble sourire à Hayao Miyazaki. Cela fait à peine un mois que l’éminent cinéaste japonais a reçu un oscar pour son film Le Garçon et le Héron. L’Académie des arts et des sciences du cinéma avait dû faire son choix parmi des œuvres aussi variées que Spider-Man : Across the Spider-Verse ou Nimona. Autrefois considéré comme étant réservé à un jeune public, le monde de l’animation a ainsi brillé par sa capacité à s’adresser à des adultes. Et il y a eu, plus récemment, son intronisation dans la liste des 100 personnes les plus influentes du magazine Time qui lui aura valu un bel hommage d’un autre cinéaste récemment oscarisé pour son propre film d’animation, Guillermo del Toro. L’occasion pour le réalisateur mexicain d’expliquer pourquoi il considère le papa de Chihiro comme « l’animateur le plus influent de toute l’histoire du medium est l’un de mes 10 conteurs favoris, qu’importe le medium audiovisuel concerné » avant d’ajouter que son travail provoque une émotion rare. Celle que l’on ressent uniquement face à un « type de beauté qu’il est impossible de voir dans le monde réel et ne peut donc exister que dans ses films ».
Nous assistons toutefois à une grande première dans l’histoire du festival de Cannes : Hayao Miyazaki ne sera pas la seule personne récompensée par cette palme d’honneur. En effet, si le studio co-fondé par l’artiste japonais est à l’origine de nombreux de ses films tels que Mon Voisin Totoro ou encore Princesse Mononoké, celui-ci a aussi créé des chefs d’œuvre sans Miyazaki tels que Le Tombeau des Lucioles. Dans leur communiqué de presse, Iris Knoblock et Thierry Frémaux (respectivement présidente et délégué général du Festival de Cannes) ont exprimé la raison derrière cette palme d’or collective. Selon eux, les personnages du studio Ghibli « peuplent nos imaginaires d’univers foisonnants et colorés et de récits sensibles et engagés » à l’instar de toutes les autres « icônes du cinéma ».