La suite de Godzilla vs Kong (2021) sort aujourd’hui sur les écrans et ne parvient pas à trouver le ton juste pour convaincre.
La folie des monstres continue ! Après l’excellent Godzilla : Minus One (2023), c’est au tour de Warner Bros de continuer le développement de son univers de Kaijus avec Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, cinquième film de la saga initiée par Godzilla (2014) de Gareth Edwards. Adam Wingard est à nouveau derrière la caméra après Godzilla vs Kong (2021) et propose un film totalement attendu qui se perd autant dans ses sous-intrigues humaines que dans le développement lié aux créatures. Plus dommageable encore, l’action ne parvient jamais à être satisfaisante ou impressionnante. Un échec cuisant.
Il y a pourtant de quoi faire avec ce monde empli de titans qui cherchent tous à dominer d’une façon ou d’une autre. Godzilla sur Terre, Kong en Terre Creuse, et une nouvelle menace qui fait son apparition pour mener à l’union promise entre les adversaires du précédent film.
Trop de points de vue
Malheureusement, le cinéaste se perd dans un déroulé inintéressant au possible, se déclinant en trois intrigues distinctes : Godzilla, Kong et les humains. Si l’arc narratif de Godzilla n’est pas désagréable à suivre, les histoires autour de Kong d’un côté et des humains de l’autre sont particulièrement vaines. Kong fait la rencontre d’un jeune singe — insupportable, au demeurant — et évolue dans une nouvelle contrée de la Terre Creuse.
Les scènes hors propos ou ridicules s’enchainent dans le seul but d’arriver au dernier acte : l’union entre Kong et Godzilla.
Le long-métrage souffre ainsi d’une union expédiée en quelques minutes, malmenée par la sur-exposition constante des divers éléments proposés alors que l’arc narratif des humains est particulièrement ridicule. Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire a de surcroit un problème évident d’échelle et la taille des monstres ne fait jamais réellement sens.
Que cherche finalement à raconter le film ? Sans avoir le parti pris assumé de Godzilla (2014), l’exotisme menaçant de Kong : Skull Island (2017), ni même l’aspect régressif de Godzilla vs Kong (2021) — également raté mais allant plus rapidement à l’essentiel dans son postulat –, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire est assurément le plus mauvais film de ce Monsterverse, alors même que la série Monarch : Legacy of Monsters sur Apple TV+ avait offert en fin d’année un véritable propos sur Godzilla et les autres Titans.
Derrière la surenchère narrative, la surenchère visuelle tombe dans les travers des blockbusters modernes : généreux, mais trop chargés et perdant en authenticité.
Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire ne va pas dans la finesse, mais le spectacle de destruction massive ne rattrape pas les nombreuses errances d’écriture. Le spectateur n’y accorde finalement plus d’importance.
Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire tombe dans le travers de la franchise à succès voulant s’approprier à outrance des icônes de la culture. À trop apprivoiser les monstres, ils perdent en grandeur et deviennent des instruments clichés de narration. Godzilla et Kong sont plus majestueux quand ils sont dans l’ombre ou quand ils servent un propos questionnant leur rapport avec l’humanité. Comme animaux de compagnie par contre, l’intérêt est moindre.
Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire d’Adam Wingard, avec Dan Stevens, Rebecca Hall et Brian Tyree Henry, 1h55, au cinéma dès le 3 avril 2024.
