Le dernier roman de Valérie Tong Cuong, Voltiges, est sorti ce 14 mars 2024 aux éditions Gallimard. Au fil des pages se découvre un thriller autour du délitement d’une famille.
À peine sorti, Voltiges commence déjà à faire parler de lui. L’ouvrage, signé Valérie Tong Cuong, revient sur des questionnements qui peuvent donner le vertige, des grandes décisions autour desquelles gravitent les espérances, le courage et son absence. Pour ce faire, l’autrice suit la trajectoire de la famille Bauer. Si, à première vue, tout semble lui réussir, elle aura tôt fait de s’étioler. À cela s’ajoute la menace climatique qui souligne l’urgence de s’affranchir de ses peurs pour profiter de l’existence.
Une tension latente
L’histoire s’ouvre sur la vie tranquille et confortable que mène le couple formé par Eddie et Nora Bauer. Le premier est à la tête d’un grand cabinet de conseils, tandis que la seconde crée des bijoux et s’occupe de l’éducation de Leni, leur fille. Cette dernière, gymnaste de talent, a été repérée par l’entraîneur Jonah Sow et semble promise à une brillante carrière d’athlète. Seulement, le quotidien se transforme de manière inattendue au moment où le père de famille, trahi par son associé, fait faillite. C’est alors que jaillissent les mauvaises décisions, les mensonges et les doutes. L’homme ne dit rien et préfère maintenir l’illusion.
Dans Voltiges, comme dans ses précédents ouvrages, tels que Un tesson d’éternité (2021) ou Pardonnable, impardonnable (2022), Valérie Tong Cuong prolonge une trame qui lui réussit. Elle invite le lecteur dans le quotidien d’une famille épanouie, dont l’avenir a l’air serein. Pourtant, la tension, latente, se fait sentir dès les premières pages. À mesure que le récit se déploie, elle dissèque les émotions des personnages afin de mieux comprendre leur point de vue, leurs impressions du monde. En seulement dix jours, le roman s’est déjà distingué des premières sorties littéraires du printemps — tout comme le dernier Jean-Paul Dubois, L’origine des larmes (Édition de l’Olivier) — et l’engouement ne devrait pas s’amenuiser de sitôt.