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Sur iPhone, le DMA produit déjà des effets positifs pour la concurrence

15 mars 2024
Par Pierre Crochart
Sur iPhone, le DMA produit déjà des effets positifs pour la concurrence
©Tada Images/Shutterstock

Instauré il y a seulement deux semaines, le Digital Markets Act fait faire grise mine à Apple, mais redonne le sourire aux navigateurs alternatifs.

Le nouveau règlement européen renforçant la politique antitrust du territoire fait énormément parler de lui ces dernières semaines, notamment parce qu’il est très contraignant pour les géants de la tech comme Apple. La marque a en effet dû abaisser des barrières historiques avec iOS 17.4 afin de permettre l’installation de magasins d’applications alternatifs, mais aussi en invitant clairement ses utilisateurs et utilisatrices à utiliser un autre navigateur que Safari sur leur iPhone.

Des effets déjà visibles côté navigateurs

En clair, au premier lancement de Safari sur iOS 17.4, une popup rappelle à toutes et tous qu’il est possible d’opter pour un autre navigateur (une possibilité depuis des années, mais peu mise en avant par Apple). Dans la liste, on trouve évidemment Chrome, Edge, mais également Brave, le navigateur tourné vers la protection des données personnelles.

Brave qui, justement, s’est exprimé sur X afin de faire un premier bilan de l’instauration du DMA. Depuis le début d’année, la version iOS de Brave tournait autour de 7 500 nouvelles installations par jour. Depuis le 6 mars dernier, soit le jour où le DMA est entré en vigueur, l’éditeur constate un pic à 11 000 installations. Et la courbe ne fait que monter.

Elle ne fait que monter et ne devrait guère s’arrêter, tout le monde n’ayant pas encore effectué la mise à niveau vers iOS 17.4. Des voyants au vert également constatés chez Mozilla, qui édite Firefox, et Vivaldi, rapporte un article de The Register.

Apple protège son pré carré

« Pourquoi Apple et Google ont-ils rendu si difficile le changement de navigateur depuis tant d’années ? Parce que c’est un moyen puissant de bloquer les concurrents », analyse Brave dans son tweet. Une situation qui évoque celle de Meta, qui avait vu ses revenus publicitaires baisser en flèche après qu’Apple avait instauré la possibilité de refuser le suivi sur les applications en 2020.

Aujourd’hui, la firme de Cupertino se retrouve de l’autre côté de la barrière, forcée par l’Union européenne à ne plus se faire passer pour seul maître à bord de son écosystème. Et la popularité des navigateurs tiers pourrait ne faire que croître, alors qu’Apple a justement annoncé que ceux-ci n’ont plus l’obligation d’utiliser le moteur WebKit (le même que Safari) sur iOS. En clair : Google, Mozilla, Brave et bien d’autres vont pouvoir, dans les prochains mois, lancer des versions natives (sous Chromium ou Gecko) de leurs navigateurs, permettant d’obtenir une expérience de navigation plus proche encore de celle sur ordinateur.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste