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Samuel Étienne banni de Twitch pour avoir diffusé une photo artistique jugée pornographique

03 novembre 2021
Par Agathe Renac
L'animateur de France Télévisions est banni de Twitch pendant trois jours.
L'animateur de France Télévisions est banni de Twitch pendant trois jours. ©Twitch

Le journaliste, très populaire sur Twitch, a été banni de la plateforme pour trois jours. Il avait diffusé une image tirée du film L’Exécution lors de sa revue de presse.

Ce n’est pas nouveau : les réseaux sociaux n’aiment pas la nudité. Photos supprimées, comptes signalés… Ces dernières années, Instagram et Facebook ont régulièrement été pointés du doigt par des utilisateurs, des artistes et des institutions. Le mois dernier, les musées de Vienne ont décidé de migrer sur OnlyFans pour contourner la censure des plateformes. Aujourd’hui, c’est au tour de Samuel Étienne d’être pénalisé pour avoir exposé une photo jugée inappropriée dans une vidéo. Le journaliste de France Télévisions anime « La Matinée Est Tienne », une revue de presse quotidienne sur Twitch. Lundi 1er novembre, il a reçu un message de la plateforme qui l’informait du bannissement de sa chaîne pour trois jours.

« Un article de fond, sérieux, documenté (…) sur la représentation du sexe à la télévision »

La sanction intervient après la diffusion d’une photo où l’on peut voir la silhouette et les fesses nues de Nicole Paquin dans le film L’Exécution. En effet, lors de sa revue de presse du vendredi 29 octobre, Samuel Étienne partageait à sa communauté un article du Parisien Week-end sur l’évolution des représentations de scènes érotiques au cinéma depuis les années 1960. L’enquête est imagée par des photos de films, la plupart « considérés comme sulfureux à l’époque ». Sur Twitter, le journaliste assure qu’il s’agit d’un « article de fond, sérieux, documenté, intelligent, cultivé, sur l’évolution de la représentation du sexe à la télévision française. »

Dans le Parisien : une capture du film L’Exécution où l’on aperçoit Nicole Paquin, nue.©Capture Le Parisien

Les plateformes et la nudité : retour vers le futur

Le journaliste et les utilisateurs ne savent toujours pas s’il s’agit d’une modération automatique ou humaine. Twitch (qui était déjà au coeur d’une polémique après le leak de données confidentielles) justifie néanmoins ce ban en expliquant qu’ils limitent les contenus qui « impliquent de la nudité ou qui sont de nature sexuelle, et ce, bien que nous comprenions qu’ils puissent être dans certains cas destinés à des fins éducatives, scientifiques, artistiques, médiatiques ou académiques ». Sur Twitter, Samuel Étienne a rédigé un thread où il explique pourquoi cette décision manque de discernement : « Nous sommes donc revenu en 1961. Twitch est une entreprise américaine et c’est sa règle qui s’applique ici. Rappelant les récentes censures par les réseaux sociaux de grands peintres, qui les avaient confondus avec de la pornographie. Une règle, pour être juste, doit être appliquée avec intelligence. Ce ne fut pas le cas ici. Je le regrette. »

Les plateformes tentent de protéger les plus jeunes face à l’exposition d’images pornographiques sur leurs réseaux sociaux. Leurs algorithmes peinent cependant à les différencier des photos et contenus artistiques. Olivier Ertzscheid, auteur du livre Le monde selon Zuckerberg et enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes, explique au Parisien que ce bannissement s’explique aussi par des raisons culturelles. « Il y a une forme de puritanisme anglo-saxon à la tête de ces réseaux sociaux. Le rapport à la nudité et à la pornographie n’est pas le même qu’en Europe. (…) Toutes les plateformes ont besoin de montrer qu’elles sont exigeantes et safe car il faut convaincre les familles qu’elles ne présentent pas de danger pour leurs enfants. »

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Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste
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