Le mythe du vampire est une source d’inspiration inépuisable pour les auteurs. Le mangaka Shin’ichi Sakamoto s’est essayé à l’exercice, et son œuvre est déjà très attendue.
Après Junji Ito et son adaptation du Frankenstein de Mary Shelley, un autre auteur de manga chevronné est bien décidé à prouver que les classiques gothiques n’ont non seulement pas pris une ride, mais n’ont également rien perdu de leur pouvoir horrifique, du moment que l’on sache les aborder avec un œil neuf et ensorcelant. C’est ce qu’a fait Shin’ichi Sakamoto avec son œuvre inspirée du célèbre vampire de Bram Stoker.
Nosferatu de papier
« Je suis Dracula, seigneur des ombres, maître des morts qui marchent ! Je suis la malédiction, l’Apollyon, l’ange des furies destructrices, je suis l’apocalypse », devait s’écrier le célèbre vampire dans un monologue de Dracula 73 tellement grotesque que Christopher Lee refusa de le lire.
L’interprète du comte Dooku et de Saruman l’avait bien compris : le personnage pouvait encore exhaler une aura terrifiante, s’il était convenablement adapté pour un public contemporain. Beaucoup s’y sont cassé les dents, y compris dans le monde de la bande dessinée, alors que d’autres (à l’instar de Georges Bess et sa somptueuse adaptation) y sont parvenus avec brio.
Aussi, lorsque Shin’ichi Sakamoto a commencé à présenter des extraits de sa propre plongée dans les ténèbres du vampire des Carpates sur les réseaux sociaux, les amateurs de son œuvre avaient déjà l’eau à la bouche. Qui de mieux, pour s’emparer de cette œuvre classique, que l’auteur du diptyque Innocent ? Après s’être penché sur la période de la terreur et les questions éthiques qui sont liées, le mangaka souhaitait aborder des thématiques actuelles à travers une œuvre intemporelle.
C’est chose faite avec #DRCL : Midnight Children. La virtuosité du trait fin avec lequel le mangaka met en scène son récit nous a immédiatement sauté aux yeux. Tantôt envoûtante, tantôt menaçante, l’ambiance de cet ouvrage parvient à restituer parfaitement l’étrange mélange de sentiments qui a su saisir les lecteurs de Dracula depuis près de 130 ans. Les plus chanceux pourront même, pendant la durée de la 51è édition du Festival d’Angoulême, découvrir une exposition immersive consacrée à #DRCL : Midnight Children, jusqu’au 28 janvier prochain.
