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Bill Gates assure que les prochains Gafam seront issus des technologies vertes

30 octobre 2021
Par Thomas Estimbre
Bill Gates croit aux technologies propres.
Bill Gates croit aux technologies propres. ©Frederic Legrand - COMEO/Shutterstock

Interviewé dans le cadre du SOSV Climate Tech Summit, Bill Gates a partagé son avis sur les technologies vertes. Il estime que ce secteur, comparable à celui d’Internet, sera à l’origine des prochains Microsoft ou Google.

Cofondateur de Microsoft, Bill Gates a récemment participé au SOSV Climate Tech Summit. Cet événement virtuel est l’occasion pour les start-ups qui luttent contre le changement climatique de se réunir. Invité de marque, Bill Gates a profité du sommet pour répondre à quelques questions et partager son avis sur le mouvement greentech aussi appelé cleantech. Pour le milliardaire américain, les entreprises spécialisées dans les technologies vertes sont l’avenir et ce secteur pourrait bien être à l’origine des géants de demain.

Bill Gates a osé un parallèle avec le marché de la technologie et d’Internet qui a donné naissance aux Gafam que sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. Il assure que le secteur des technologies vertes sera le prochain à voir émerger des firmes aussi puissantes. « Il y aura des entreprises du type Microsoft, Google, Amazon qui sortiront de cet espace », estime l’homme qui a cofondé Microsoft en 1975. Avec Apple, ces sociétés figurent aujourd’hui parmi les plus grandes capitalisations boursières. Bill Gates s’attend également à ce que l’innovation pour faire face au changement climatique débouche sur la naissance de « huit Tesla, dix Tesla ».

La prochaine bulle pourrait être verte

La firme d’Elon Musk, spécialisée dans les véhicules électriques, s’est imposée parmi ces géants ces dernières années et a récemment franchi le cap symbolique des 1 000 milliards de dollars de valorisation. La valeur de la société a doublé l’an dernier et Tesla a connu une croissance de plus de 2 000 % au cours des cinq années, rappelle CNBC. « Tous ceux qui ont investi dans Tesla se sentent très intelligents », sourit Bill Gates. L’ancien dirigeant de la firme de Redmond voit de nombreuses opportunités dans ce secteur « vert » et assure que les retours sur investissement seront comparables à ceux des plus grandes entreprises technologiques. Il prévoit également que le secteur des véhicules électriques ne sera pas le seul à s’imposer et que les gains seront répartis dans un plus grand nombre d’entreprises.

Pour Bill Gates, les start-up spécialisées dans les technologies vertes ont de beaux jours devant elles.©PopTika/Shutterstock

Le secteur aura besoin des gouvernements

Optimiste, Bill Gates précise également que beaucoup d’argent sera perdu, comme ce fut le cas lorsque la bulle Internet a éclaté. Certains domaines comme la fusion nucléaire, la fission nucléaire ou le stockage de l’énergie nécessitent « des centaines de millions, voire, dans le cas du nucléaire, des milliards » de dollars pour être testés, précise-t-il. « Vous n’êtes pas tout à fait sûrs que ces technologies vont pouvoir contribuer », ajoute celui qui figure parmi les personnalités les plus riches du monde depuis 1996.

Il estime que « nous aurons un taux d’échec élevé », mais qu’il y a suffisamment d’idées pour que « nous ayons une probabilité de succès substantiel ». Bill Gates compte cependant sur l’aide des autorités pour faire décoller les technologies vertes, estimant qu’elles auront besoin d’une aide gouvernementale appropriée et de « politiques encourageantes ». Selon lui, les investisseurs qui s’intéressent à ce secteur mais ne veulent pas prendre trop de risques « peuvent participer au financement des parcs solaires ». De leur côté, des marchés comme celui de l’extraction du CO2 dans l’air, l’hydrogène, l’acier ou le carburant d’aviation sont plus difficiles à prévoir.

Enfin, il prévient qu’il s’agit d’investissement à long terme : « Si quelqu’un ne peut pas se permettre de prendre des risques ou si vous attendez des rendements à court terme, allez voir ailleurs. »

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Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste