Bien embêté par le Digital Markets Act, Apple pourrait simplement décider de donner son indépendance à son magasin d’applications en Europe.
Apple ne va pas pouvoir y couper. Si la marque veut s’épargner de lourdes amendes, elle devra se plier au Digital Markets Act (DMA), qui veillera à doucher les velléités monopolistiques des plus grosses entreprises de la tech. Pour les smartphones, cela va notamment se traduire par la possibilité d’installer des applications téléchargées hors du magasin officiel. Dans le cas des iPhone : l’App Store.
L’App Store a deux têtes
C’est comme souvent à Mark Gurman que l’on doit cette info exclusive. Le journaliste l’écrit noir sur blanc dans sa dernière newsletter PowerOn : d’ici au 7 mars, soit la date butoir pour que les entreprises définies par la Commission européenne comme « contrôleuses d’accès », Apple prévoit de scinder son magasin d’applications en deux. En clair, la version européenne, que nous connaissons toutes et tous, prendra son indépendance.
S’il sera toujours possible de télécharger des applications depuis l’App Store, cette scission devrait permettre à la fois aux internautes d’en télécharger d’autres depuis des magasins alternatifs (et pas forcément sécurisés, au grand dam d’Apple), mais aussi aux développeurs de faire la promotion de leurs propres services de paiement. De quoi mettre des étoiles dans les yeux d’Epic, qui avait attaqué Apple en justice précisément parce que la firme ne lui laissait pas inviter ses joueurs et joueuses à shunter le service de paiement intégré aux iPhone.
L’échéance approche
On l’a dit, la date du 7 mars a été avancée par les autorités européennes et confirmées par Mark Gurman. L’échéance est donc particulièrement proche pour un Apple qui, décidément, est sur de multiples fronts brûlants en ce début d’année. La marque américaine sortira en effet son premier casque de réalité mixte, le Vision Pro, le 2 février prochain aux États-Unis.
A priori, ce changement radical de philosophie concernant l’App Store ne devrait pas modifier les habitudes de la plupart des utilisateurs et utilisatrices d’iPhone. Ce sont plutôt les plus aguerris qui trouveront là de nouvelles manières d’expérimenter avec le smartphone d’Apple, réputé beaucoup plus fermé que ses équivalents Android.
On peut toutefois craindre que l’ouverture au sideloading, c’est-à-dire au fait d’installer une application qui ne soit pas issue d’un magasin d’applications approuvé, ne donne de nouvelles armes aux cybercriminels. En effet, il leur sera techniquement possible d’inviter leurs victimes à installer des applications vérolées via des messages de phishing, par exemple. La vigilance devra donc rester une règle d’or dans les prochains mois.