Lancée en 2016, la fonction « clips » est utilisée par ces derniers pour enregistrer et publier de courtes vidéos d’abus sexuels sur des mineurs.
Malgré les efforts de Twitch pour mieux lutter contre la prédation sexuelle sur sa plateforme, les utilisateurs mineurs en sont toujours victimes. Selon Bloomberg, des prédateurs sexuels se servent d’une fonctionnalité du service de streaming pour enregistrer et publier de courtes de vidéos de ces abus. Appelée « clips », cette fonction a été lancée en 2016 pour permettre aux utilisateurs de capturer et de partager des moments provenant de diffusions en direct. Face à la concurrence de TikTok, Twitch a fait de l’expansion de cet outil un objectif majeur au cours de l’année écoulée.
Un manque de modération
Alors que la plateforme prévoit d’encourager davantage ses utilisateurs à transformer leurs événements éphémères diffusés en direct en courtes vidéos, des experts en sécurité en ligne s’inquiètent de son utilisation par des prédateurs sexuels. Ayant analysé près de 1 100 clips sur Twitch, Bloomberg révèle qu’au moins 83 de ces vidéos comprenaient du contenu sexualisé impliquant des enfants. Le Canadian Center for Child Protection, organisation de protection de l’enfance qui a également examiné ces contenus en a identifié 34 qui représentaient de jeunes utilisateurs montrant leurs organes génitaux, souvent en réponse aux demandes de spectateurs lors de diffusions en direct. Il s’agissait principalement de garçons âgés de 5 à 12 ans.
Les 34 clips les plus choquants ont été visionnés 2 700 fois, révèle l’organisation, tandis que les autres vidéos explicites comptabilisent 7 300 vues. Parmi ces contenus figuraient notamment une vidéo de 20 secondes d’un garçon de 12 ans ayant baissé son pantalon lors d’une diffusion en direct, à la demande d’un spectateur. La vidéo a été visionnée plus de 130 fois. Alerté par Bloomberg, Twitch a supprimé ce contenu. « Les préjudices causés aux jeunes, partout en ligne, sont profondément inquiétants, a déclaré son PDG, Dan Clancy. Même un seul cas est de trop, et nous prenons cette question extrêmement au sérieux ».
Affirmant collaborer avec plusieurs agences pour mieux lutter contre la prédation sexuelle, il a assuré que l’entreprise empêche « la création et la diffusion de clips nuisibles à la source » en surveillant continuellement les contenus diffusés en direct sur le service. La plateforme travaille aussi de façon réactive pour « supprimer et désactiver » les clips préjudiciables tout en s’assurant que ces derniers « ne sont pas disponibles via le domaine public ou d’autres liens directs », a indiqué le PDG.
La fonctionnalité que Twitch cherche à étendre fait pourtant partie de celles qui sont le moins modérées sur la plateforme. La société a licencié 15% de son équipe interne de confiance et sécurité en avril dernier, faisant désormais appel à des fournisseurs externes pour identifier et supprimer les contenus problématiques. Utilisant des modérateurs humains, l’intelligence artificielle et d’autres outils pour examiner les diffusions en direct, le service ne compte que sur les signalements des utilisateurs pour la modération des clips.