Le procès opposant Epic à Google permet de dévoiler des secrets industriels croustillants sur les deux entreprises.
Cela fait des années que l’on sait que Google verse une petite fortune à Apple pour être le navigateur privilégié sur ses iPhone. Ce que l’on ignorait, en revanche, c’est si le montant communiqué il y a quelques années était toujours d’actualité, et si d’autres entreprises avaient droit à un chèque aussi important.
Un privilège payé rubis sur l’ongle
Suivant le procès qui oppose les deux géants de la tech, Bloomberg rapporte que Google aurait versé 8 milliards de dollars à Samsung sur quatre ans afin d’avoir le privilège d’être le navigateur par défaut de ses smartphones. Un versement annuel de 2 milliards de dollars donc, qui permet également à Google Assistant et au Google Play Store d’être préinstallés sur les mobiles du géant sud-coréen.
Une coquette somme donc, qui s’additionne au chiffre encore plus ahurissant que verse Google à Apple pour que la marque privilégie son moteur de recherche : 18 milliards de dollars annuels. Et cet accord ne concerne cette fois que le moteur de recherche, pas d’autres applications signées Google.
La firme de Mountain View paie donc neuf fois plus cher Apple pour s’assurer d’être mis en avant sur les iPhone que sur les smartphones Samsung.
L’UE pourrait bien mettre un terme à tout ça
Le delta qui sépare les deux sommes peut paraître absurde, mais Google est évidemment sûr de son coup, et pour plusieurs raisons. La première est que, d’après Counterpoint, 57% des mobiles vendus plus de 400$ dans le monde sont des iPhone (on compte seulement 17% de Samsung à ce niveau de prix).
Ensuite, de nombreuses études ont prouvé que les possesseurs d’un iPhone sont bien plus à même de dépenser de l’argent en applications et en services en ligne que ceux qui disposent d’un smartphone Android. D’après des chiffres de 2022, même si l’App Store d’Apple ne compte que 650 millions d’utilisateurs actifs sur son App Store, ils dépensent environ 7 fois plus d’argent sur le magasin en ligne que les quelque 2,5 milliards d’utilisateurs actifs du Play Store.
Toutefois, une longue et épuisante bataille judiciaire s’annonce alors que, l’année prochaine, l’Union européenne veut contraindre les géants de la technologie à non seulement ouvrir leurs systèmes d’exploitation à des magasins d’applications concurrents, mais également à laisser le choix aux utilisateurs du moteur de recherche installé par défaut. Chose qui n’arrangera ni Google, ni Apple.