Le rythme des sorties chez le diffuseur ne ralentit pas, oscillant entre classiques et surprises – et cette production est un mélange des deux.
Le manga Akuma Kun a commencé sa carrière en 1963. Une date de publication qui, à l’évidence, en fait une référence obscure pour un jeune public vouant un culte à leurs propres références, One Piece et Naruto en tête, ou aux succès récents de Jujutsu Kaisen et Chainsaw Man. Des années avant l’avènement du mangaka culte Osamu Tezuka (Black Jack, Astro Boy), Shigeru Mizuki (GeGeGe no Kitaro) imaginait un shōnen à l’ambiance sombre et surnaturelle, au style graphique particulier, préfigurant les développements plus modernes de ces codes.
Un papa démoniaque
L’auteur, vétéran de la Seconde Guerre mondiale durant laquelle il a perdu son bras gauche, a commencé par des récits autobiographiques sur sa triste expérience militaire. Il a ensuite opté pour le surnaturel et un monde imaginaire, autour des fameux démons folkloriques japonais.
Ichiro Umoregi est un petit garçon presque ordinaire, mais qui a été élevé par un démon. De cette ascendance singulière, il tire le pouvoir d’invoquer ces créatures à sa guise. Une faculté qui lui a valu le surnom d’Akuma Kun, Akuma signifiant démon en japonais. Aidé d’un partenaire humain, Mephisto III, il enquête sur des meurtres et des phénomènes paranormaux.
« Entre tradition et modernité »
Le style graphique et la qualité d’animation d’Akuma Kun ne laissent pas imaginer un seul instant que son réalisateur, Junichi Sato, était déjà aux commandes d’un premier anime adapté du manga en 1989. Son retour démontre la variété d’options envisagées par Netflix depuis son intérêt pour le secteur, entre expérimentations et respect des classiques.
La plateforme propose des titres aux références fortes, comme le récent Pluto dans la même veine, mais aussi des projets inédits avec l’adaptation d’Onimusha, de Tomb Raider ou de Devil May Cry. Le diffuseur ne se contente pas d’alimenter son catalogue d’œuvres connues, mais propose parfois un rebond formidable pour des bijoux venus d’un passé lointain. Un shōnen modernisé à (re)découvrir d’urgence.
