Adapté du manga original de Naoki Urasawa, largement influencé par Astro Boy d’Osamu Tezuka, cet anime a tout pour devenir un incontournable.
Le parcours de Naoki Urasawa, mangaka créateur de Pluto, est atypique. Passionné par le dessin dès son plus jeune âge, après la lecture d’Astro Boy et Le Roi Léo de Tezuka, il est aussi très attiré par la musique. Suivant un cursus littéraire tout en crayonnant, il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait.
C’est presque par hasard qu’il entame sa carrière de dessinateur, ayant candidaté auprès de la prestigieuse maison d’édition Shōgakukan. Il y sera alors remarqué, au point de décrocher le titre de meilleur jeune mangaka en 1982.
Changement de cap
Le premier titre à succès de l’auteur est aux antipodes de ceux de sa fin de carrière. Yawara! (1986), un manga humoristique sur le judo féminin, connaît un bel accueil au Japon. Mais peu à peu, les publications sportives, très en vogue à l’époque, le lassent, et il cherche alors à proposer des œuvres plus personnelles et adultes. Avec Monster (1995), il signe un thriller psychologique qui tranche radicalement avec ses succès passés, qui connaîtra une superbe adaptation en anime de Madhouse.
Suivront 20th Century Boys (1999), basé sur sa passion pour la musique et notamment le rock, puis son chef-d’œuvre, Pluto (2003). Un thriller futuriste, mâtiné de thèmes chers à Philip K. Dick ou Isaac Asimov. Si son thème autour de robots, questionnant leur humanité, rappelle immanquablement Blade Runner, c’est aussi le travail de son auteur favori, Tezuka, qu’il invoque, avec la présence d’Astro dans son récit.
Paranoid Android
Reprenant cet univers, mais de façon plus sombre, Urasawa dépeint un monde dans lequel humains et robots vivent des vies presque similaires. À ceci près que ces derniers ne doivent sous aucun prétexte prendre une vie humaine. L’inspecteur Gesicht, lui-même androïde, va devoir enquêter sur des meurtres suspects et une intrigue autour des robots les plus puissants au monde.
Avec ses thèmes forts et touchants, Pluto, dans cette version anime longtemps attendue, se paye également le luxe d’une réalisation sublime, confiée aux bons soins des studios Genko et Tezuka Production. Toshio Kawaguchi, son réalisateur, a notamment travaillé sur le légendaire Akira de Katsuhiro Ōtomo et pour de nombreux films Ghibli. Avec de tels gages de qualité, on ne saurait que trop vous conseiller le visionnage des huit épisodes de Pluto.
