La troisième édition de l’étude annuelle Caisse d’Epargne – Association e-Enfance/3018 révèle aussi que les enfants sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux.
Alors que le gouvernement a présenté fin septembre son plan de lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, Caisse d’Epargne et l’association e-Enfance/3018 viennent de publier la troisième édition de leur étude annuelle sur le cyberharcèlement. Réalisée en juin 2023 par l’institut Audirep auprès de 1 200 binômes parents-enfants âgés de 8 à 18 ans, elle révèle que 24% des familles ont déjà été confrontées au cyberharcèlement.
Touchant largement les mineurs de 8-10 ans en primaire (15%), ce phénomène, qui n’est pas sans conséquences sur la santé physique et mentale des victimes, s’aggrave au collège (25%) et au lycée (27%). Parmi elles, plus de la moitié déclare avoir vu leur sommeil, leur santé et leur scolarité perturbées. 32% ont également failli tomber dans des comportements d’addiction avec les écrans, les jeux ou encore l’alcool et 31% admettent avoir pensé au suicide.
L’inquiétude des parents face au cyberharcèlement
L’étude pointe également une hausse de l’usage des réseaux sociaux chez les enfants, notamment chez les 8-10 ans, qui sont 67% à déclarer y être inscrits, contre seulement 27% en 2021. Une situation jugée « très préoccupante » par Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance/3018. Pour les collégiens et les lycéens, ces chiffres sont respectivement passés de 72% à 93% et de 91% à 96%. À cela s’ajoute un autre indicateur inquiétant : 24% des 8-18 ans reconnaissent ne pas pouvoir rester plus d’une heure sans leur smartphone.
Face au cyberharcèlement, les parents, dont 70% n’ont pas l’impression de contrôler les usages de leurs enfants sur les réseaux sociaux, souhaitent être davantage accompagnés et disposer de plus d’informations. Ils sont près de 90% à demander un renfort des sanctions contre les auteurs de harcèlement en ligne, une forte sensibilisation des jeunes et la formation des adultes aux actions à mener pour détecter et endiguer ce phénomène.
Enfin, pour la première fois, l’étude s’est intéressée aux enfants auteurs de cyberharcèlement, soit 6% des répondants. Parmi eux, 47% indiquent avoir agi pour rire et 10% pour se venger. À ce propos, l’association e-Enfance et Caisse d’Epargne mentionne une « spirale infernale qui a pour moteur la vengeance », avec 45% des victimes qui ont voulu prendre leur revanche en devenant des harceleurs. D’un autre côté, 29% des enfants cyberharceleurs déclarent avoir agi pour faire comme les autres et 24% pour se faire accepter. « Si 87% des enfants auteurs de cyberharcèlement déclarent avoir compris la portée de leur action, ils sont néanmoins 30% à récidiver », conclut l’étude.