Actu

En France, une famille sur quatre déjà confrontée au cyberharcèlement

18 octobre 2023
Par Kesso Diallo
Pour la première fois, l’étude s’est aussi intéressée aux enfants auteurs de cyberharcèlement, soit 6% des répondants.
Pour la première fois, l’étude s’est aussi intéressée aux enfants auteurs de cyberharcèlement, soit 6% des répondants. ©myboys.me / Shutterstock

La troisième édition de l’étude annuelle Caisse d’Epargne – Association e-Enfance/3018 révèle aussi que les enfants sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux.

Alors que le gouvernement a présenté fin septembre son plan de lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, Caisse d’Epargne et l’association e-Enfance/3018 viennent de publier la troisième édition de leur étude annuelle sur le cyberharcèlement. Réalisée en juin 2023 par l’institut Audirep auprès de 1 200 binômes parents-enfants âgés de 8 à 18 ans, elle révèle que 24% des familles ont déjà été confrontées au cyberharcèlement. 

Touchant largement les mineurs de 8-10 ans en primaire (15%), ce phénomène, qui n’est pas sans conséquences sur la santé physique et mentale des victimes, s’aggrave au collège (25%) et au lycée (27%). Parmi elles, plus de la moitié déclare avoir vu leur sommeil, leur santé et leur scolarité perturbées. 32% ont également failli tomber dans des comportements d’addiction avec les écrans, les jeux ou encore l’alcool et 31% admettent avoir pensé au suicide.

L’inquiétude des parents face au cyberharcèlement

L’étude pointe également une hausse de l’usage des réseaux sociaux chez les enfants, notamment chez les 8-10 ans, qui sont 67% à déclarer y être inscrits, contre seulement 27% en 2021. Une situation jugée « très préoccupante » par Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance/3018. Pour les collégiens et les lycéens, ces chiffres sont respectivement passés de 72% à 93% et de 91% à 96%. À cela s’ajoute un autre indicateur inquiétant : 24% des 8-18 ans reconnaissent ne pas pouvoir rester plus d’une heure sans leur smartphone. 

Face au cyberharcèlement, les parents, dont 70% n’ont pas l’impression de contrôler les usages de leurs enfants sur les réseaux sociaux, souhaitent être davantage accompagnés et disposer de plus d’informations. Ils sont près de 90% à demander un renfort des sanctions contre les auteurs de harcèlement en ligne, une forte sensibilisation des jeunes et la formation des adultes aux actions à mener pour détecter et endiguer ce phénomène.  

Enfin, pour la première fois, l’étude s’est intéressée aux enfants auteurs de cyberharcèlement, soit 6% des répondants. Parmi eux, 47% indiquent avoir agi pour rire et 10% pour se venger. À ce propos, l’association e-Enfance et Caisse d’Epargne mentionne une « spirale infernale qui a pour moteur la vengeance », avec 45% des victimes qui ont voulu prendre leur revanche en devenant des harceleurs. D’un autre côté, 29% des enfants cyberharceleurs déclarent avoir agi pour faire comme les autres et 24% pour se faire accepter. « Si 87% des enfants auteurs de cyberharcèlement déclarent avoir compris la portée de leur action, ils sont néanmoins 30% à récidiver », conclut l’étude.

À lire aussi

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste