Le documentaire Je vous salue salope, sorti ce mercredi en salles, décrypte la misogynie en ligne et son impact sur les femmes.
Tous les jours, parmi les milliards de messages qui s’échangent sur Internet, beaucoup trop sont des insultes et des menaces envers des femmes. Les personnalités publiques, qu’elles soient femmes politiques, activistes ou créatrices de contenu, sont d’autant plus victimes de ces campagnes de harcèlement. Comment se manifeste ce cybersexisme ? Comment vivent les femmes qui y font face ? Le documentaire Je vous salue salope, réalisé par Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist, sorti le 4 octobre en salles, tente de répondre à ces questions au travers de plusieurs témoignages.
Ne plus se taire
Cette violence ne s’arrête pas à nos frontières et, pour le montrer, les réalisatrices ont choisi quatre personnalités de quatre pays différents : l’actrice française Marion Seclin, la présidente du Parlement italien Laura Boldrini, la représentante démocrate américaine Kiah Morris et l’enseignante québécoise Laurence Gratton. Visées par des milliers de messages haineux ainsi que des menaces de viol et de mort, elles ne se sentent plus en sécurité dans l’espace public, entre la honte et la peur.
Le documentaire est aussi l’occasion pour elles de dénoncer le manque d’action de ceux qui pourraient changer les choses, que ce soit les réseaux sociaux eux-mêmes, les forces de l’ordre ou les États. Marion Seclin s’adresse par exemple à YouTube France pour que la plateforme protège ses utilisatrices, tandis que Laura Boldrini s’attaque au problème par la création de projets de loi, au niveau national et européen.
Malgré Me Too, la misogynie sur Internet est loin de ralentir, au contraire. Les développements du numérique, généralement lâchés dans la nature avec peu de garde-fous, créent de nouvelles manières de harceler les femmes, les exemples les plus récents étant les deepfakes. En France, plusieurs livres commencent à s’intéresser au sujet. Parmi eux, Combattre le cybersexisme, écrit par l’association Stop Fisha. Son objectif : établir un état des lieux des cyberviolences contre les femmes et donner des conseils aux victimes et à leurs proches.