L’autorité de la concurrence en a après Nvidia. En particulier, les régulateurs enquêtent sur une trop forte concentration dans le domaine du cloud.
Le géant mondial des cartes graphiques est dans le collimateur de l’Autorité de la Concurrence française. Les locaux de Nvidia en Île-de-France ont été saisis par les régulateurs la semaine dernière, rapporte Challenges.
Pourquoi Nvidia attire l’attention des régulateurs ?
L’entreprise taïwanaise est un véritable géant de la tech. Essentiellement connue des gamers pour ses cartes graphiques RTX, la marque effectue aussi une percée tonitruante sur le marché de l’intelligence artificielle et du cloud depuis quelques années. C’est en particulier ce dernier point qui intéresse l’Autorité de la Concurrence.
Si Nvidia n’offre pas de service de cloud du même acabit de Microsoft ou Amazon, il a une position de choix dans l’approvisionnement en cartes graphiques professionnelles qui, justement, permettent aux autres géants du cloud de proposer leurs services.
D’après le communiqué officiel de l’Autorité (qui ne nomme pas explicitement Nvidia), la « visite et saisie inopinée » visait « une entreprise suspectée d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des cartes graphiques ».
« Cette intervention ne préjuge pas de la culpabilité de l’entreprise »
Cependant, aucun détail additionnel ne nous permet de connaître avec certitude la forme que peuvent prendre ces présumées pratiques anticoncurrentielles. De plus, le régulateur précise dans son communiqué que « à ce stade, cette intervention ne préjuge bien évidemment pas de la culpabilité de l’entreprise concernée par les pratiques présumées, que seule une instruction au fond permettra le cas échéant d’établir. »
Le fait est que Nvidia est bel et bien leader du marché des GPU et que, sans eux, aucune entreprise ne peut mettre au point de système d’IA générative, rappelle Libération.
D’après le dernier bilan financier de l’entreprise en août 2023, les ventes de Nvidia aux entreprises du cloud ont surpassé 10 milliards de dollars, ce qui signe une augmentation de 171% sur un an. Une avance considérable sur la concurrence, qui ne doit paraître que plus suspecte auprès des autorités.
