Selon un document consulté par le Wall Street Journal, l’entreprise américaine aurait envisagé de transformer les rendez-vous jeu des enfants en moteurs de croissance.
Comprendre et acquérir de jeunes utilisateurs. C’est le but de Facebook et ses efforts vont bien au-delà de Messenger Kids, sa messagerie instantanée pour les enfants ou d’Instagram Kids, une version de son application de partage de photos et vidéos adaptée aux mineurs. Un nouveau rapport issu de la série d’enquêtes du Wall Street Journal sur le réseau social indique en effet que ce dernier a étudié les enfants âgés de moins de 4 ans afin de mieux concevoir ses futurs produits.
Facebook a ainsi exploré l’idée d’encourager les enfants à utiliser Messenger Kids en personne selon un document appelé Explorer les playdates (rendez-vous jeu) comme moteur de croissance. Les chercheurs du géant américain ont par ailleurs tenté d’introduire une compréhension plus holistique de l’enfance en procédant à une décomposition des choses en six tranches d’âge : « Les adultes, les adolescents de 16 ans à l’âge adulte, les adolescents de 13 à 15 ans, les préados de 10 à 12 ans, les enfants de 5 à 9 ans et les jeunes enfants de 0 à 4 ans. »
Les explications de Facebook
Dans un article de blog publié mardi, Facebook a répondu au rapport du Wall Street Journal. Le réseau social a déclaré que ces tranches d’âge étaient une taxonomie utilisée par le « Code de conception approprié à l’âge et d’autres experts en politique » et que le terme « playdate » (rendez-vous jeu) utilisé était une manière insensible de poser une question sérieuse qui ne reflète pas son approche pour créer une application.
Par ailleurs, si l’entreprise s’est intéressée aux enfants, c’est principalement en raison du succès d’applications comme TikTok et Snapchat à attirer des utilisateurs plus jeunes. La firme de Mark Zuckerberg estime en effet que les enfants ont accès à Internet dès l’âge de 6 ans avec l’omniprésence des tablettes et des téléphones. Elle s’inquiète également du fait que les adolescents soient moins nombreux à utiliser son application quotidiennement avec une chute de 19 % au cours des deux dernières années et qu’ils soient encore moins nombreux d’ici 2023.
Effets négatifs sur les enfants
Bien qu’il soit étrange que Facebook s’intéresse aux nouveau-nés, ce n’est pas le cas concernant son intérêt pour les enfants. Adam Mosseri, le patron d’Instagram, a ainsi expliqué que cela n’était pas nouveau du côté des réseaux sociaux de chercher à comprendre comment les adolescents et préadolescents utilisent la technologie : « Comme toutes les entreprises de technologie, bien sûr, nous voulons faire appel à la prochaine génération, mais c’est totalement différent de la fausse affirmation selon laquelle nous essayons sciemment de recruter des personnes qui ne sont pas assez âgées pour utiliser nos applications. »
Les produits actuels de Facebook utilisés par les jeunes ont récemment été critiqués pour leurs effets négatifs. L’entreprise a ainsi annoncé qu’elle mettait « en pause » le développement d’une version pour enfants d’Instagram en réponse aux critiques au nom de leur santé mentale. Cette annonce survient quelques jours après les révélations du Wall Street Journal selon lesquelles le réseau social était conscient des problèmes de santé mentale et d’anxiété liés à l’utilisation de l’application par les adolescents. Une audition baptisée « Protéger les enfants en ligne : Facebook, Instagram et les dangers pour la santé mentale » aura d’ailleurs lieu jeudi au Congrès américain, et des représentants de Facebook y seront interrogés.