Une enquête du média indépendant Vakita révèle que les jeunes utilisateurs de l’application, notamment les filles, se font régulièrement piéger par des pédocriminels.
Destiné aux rencontres amicales pour les jeunes, Yubo est surnommé le « Tinder des adolescents ». Cela, car son principe est similaire à celui de la fameuse application de rencontre : l’utilisateur peut swiper à gauche si une personne ne lui plaît pas et à droite si elle lui plaît. Alors que le réseau social français affirme vouloir « créer un espace virtuel sûr et amusant en fournissant une plateforme sociale de confiance pour [sa] communauté », une enquête menée par le média indépendant Vakita révèle qu’il n’est pas sans danger.
Un réseau social investi par des pédocriminels
L’enquête dévoile en effet que l’application est utilisée comme « terrain de chasse » par des pédocriminels, qui cherchent à piéger des jeunes, notamment des filles. « Ils utilisent une mécanique bien rôdée : des hommes majeurs entrent en contact avec des adolescents et leur font croire qu’ils sont amoureux d’elle. Une fois “hameçonnées”, ces prédateurs leur demandent des photos et vidéos d’elles intimes et sexuelles », a indiqué le média.
Vakita précise que « leur calvaire ne s’arrête pas là » car les prédateurs agissent ainsi afin d’humilier les jeunes filles, mais aussi pour l’argent. Après avoir obtenu ces contenus pédopornographiques, ils les revendent sur l’application de messagerie cryptée Telegram via des « canaux VIP », où des milliers de pédocriminels les achètent.
Suite à ces divulgations, Yubo a déclaré, dans un communiqué, prendre la sécurité de ses utilisateurs très au sérieux. « Nous sommes profondément choqués par les comportements de prédateurs pointés du doigt par Vakita. Depuis plus d’un an, suite à des signalements d’utilisateurs Yubo, nos équipes ont mené une enquête interne concernant la diffusion de contenus illicites sur des plateformes de messagerie cryptées », a indiqué le réseau social. « Ces investigations ont permis de bannir définitivement les utilisateurs impliqués et d’effectuer des signalements aux autorités de police ainsi qu’aux plateformes concernées », a-t-il ajouté.
La plateforme indique aussi avoir pris des mesures pour prévenir de telles situations, comme la vérification de l’âge de l’ensemble de ses utilisateurs afin de les séparer par groupe d’âge ou encore la « modération automatique et annuelle des contenus illicites et inappropriés grâce à des algorithmes et à une équipe de modérateurs spécialisés ».
