De plus en plus nombreux à surfer sur le web, les enfants âgés de 9 à 11 ans sont souvent exposés à des contenus violents, pornographiques et dégradants.
Plus connectés mais moins conscients des dangers. C’est ce que révèle une étude de l’association Axa Prévention publiée jeudi, à l’occasion des 10 ans du Permis Internet. Créé en 2013, il s’agit d’un programme national de prévention pour un usage sûr et responsable du numérique destiné aux élèves de CM2 et à leurs parents. Depuis, il a permis de sensibiliser 3 millions d’élèves de CM2.
Selon cette étude, réalisée auprès de 1 008 parents et enfants âgés de 9 à 11 ans, ces mineurs sont plus nombreux à surfer sur le web qu’avant. 52% des jeunes de cet âge sont en effet connectés à Internet tous les jours ou presque en 2023. Une hausse de 15 points par rapport à 2013. Ils sont aussi 22% à être inscrits sur les réseaux sociaux malgré l’interdiction de ces plateformes aux moins de 13 ans. Ce chiffre atteint même les 40% chez les collégiens avec l’utilisation de YouTube, Snapchat, TikTok et WhatsApp. À cela s’ajoute une exposition au numérique plus intense pendant les grandes vacances, période au cours de laquelle le temps de connexion est en hausse chez 52% des mineurs.
Des jeunes exposés à des contenus choquants
Cette augmentation des usages du numérique s’accompagne d’une baisse de la connaissance des dangers d’Internet. Si 62% des enfants de 9 à 11 ans les connaissent, ce chiffre a chuté de 9 points comparé à 2013. « Ce résultat nous interpelle mais il est dû à une banalisation de l’usage d’internet par l’ensemble de la population », a expliqué Éric Lemaire, président de l’association, au Figaro. « En parallèle, il y a une complexification des dangers présents sur la toile », a-t-il ajouté.
Moins conscients des dangers d’Internet, 32% des mineurs de cet âge ont déjà été exposés à des contenus choquants, notamment de la violence (57%), de la pornographie (39%) et des contenus dégradants ou offensants (23%). Ils ont cependant appris à reconnaître certaines problématiques liées aux réseaux sociaux. Ainsi, 82% des enfants ont connaissance de la notion de cyberharcèlement. En revanche, plus de la moitié (56%) ne sait toujours pas comment agir face à une telle situation s’ils en sont témoins.
Les parents, eux, sous-estiment l’exposition de leur enfant aux contenus choquants sur Internet : ils ne sont que 21% à penser que c’est le cas. Ils sont tout de même inquiets de les voir surfer si tôt sur le web. 60% d’entre eux voient leur exposition au numérique comme une menace tandis que 51% s’en préoccupent. De plus, 71% ont le sentiment que leur enfant est exposé aux écrans qu’il ne le devrait. « Il y a dix ans, ils étaient dépassés par l’entrée du numérique dans leur vie, aujourd’hui ils connaissent les menaces existantes pour leurs enfants », a indiqué Éric Lemaire.